Total SA, Total Transport Corp., Total Petroleum Services, le Rina et onze personnes physiques (dont le propriétaire de l’Erika, son commandant au moment du naufrage en décembre 1999, un directeur juridique de Total responsable de la sécurité maritime et un cadre du Rina) ont fait l’objet d’une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procès pourrait avoir lieu au plus tôt à la fin de l’année.
Le groupe Total devra répondre de "pollution maritime" et de "complicité de mise en danger de la vie d’autrui". Ce dernier chef d’inculpation avait pourtant été abandonné par le parquet de Paris.
Selon les éléments de l’enquête, "l’ensemble des études entreprises sur les composantes structurelles du bâtiment ramenées en surface ont démontré l’extraordinaire corrosion de l’ensemble de ces pièces et son origine nécessairement ancienne". Total se voit également reproché "d’avoir contrevenu à ses propres règles de vetting en acceptant l’Erika, pétrolier en limite d’âge, alors que sa période d’acceptation était caduque".
Rappelons que selon le rapport provisoire du BEAmer français, ce pétrolier de 1975 présentait un relatif faible "target factor" (12), apparaissant ainsi comme un navire à risques modérés.
Si chaque prévenu encoure une amende maximale de 100 000 €, la fin de la procédure pénale ouvrira, selon le sens du jugement, la session des actions civiles. À ce jour, on compte 62 parties civiles.