Feu vert pour "Felixstowe Sud"

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L’État a finalement dit "oui" début février au projet de reconfiguration des installations de "Felixstowe Sud" proposé par le groupe Hutchison Ports (UK).

Le port sera ainsi équipé d’un deuxième grand terminal à conteneurs capable d’accueillir les plus grands navires en service. Le nouveau quai de 1 350 m de long et de 16 m de tirant d’eau sera accessible par un chenal de 14,5 m de profondeur. Les 13 portiques prévus porteront à 38 le nombre dont disposera le port. Hutchison Ports (UK) estime pouvoir commencer la première tranche de travaux en 2008.

L’autorisation conjointe du ministère des Transports et du bureau du vice-Premier ministre John Truscott est conforme à la recommandation de l’inspecteur chargé de l’enquête d’utilité publique en 2004. Pourtant, M. Truscott est connu pour se prononcer à l’encontre de telles recommandations. De son côté, le ministre des Transports Derek Twigg estime que ce projet permettra de satisfaire en partie le besoin national d’une plus grande capacité de traitement des conteneurs. "Je suis satisfait de savoir que les impacts sur l’infrastructure et l’environnement sont acceptables, dit-il, et présentés dans un ensemble adéquat de mesures de compensation."

Ce projet est très bien perçu dans la région, car il devrait créer environ 620 emplois directs et 860 indirects. Toutefois, vont disparaître le vieux Dock Basin après 120 ans d’existence, l’espace roulier autrefois utilisé par Townsend Thoresen et P & O et enfin le Landguard, premier terminal à conteneurs en eau profonde du pays ouvert en 1967.

En outre, Hutchison Ports (UK) souhaite moderniser les liaisons ferroviaires dans et vers le port et construire une nouvelle gare. Il a demandé l’autorisation et l’aide financière de l’État pour doubler la voie unique Ipswich/Felixstowe, qui pourra acheminer le conteneurs "high cubes" comme la plupart des lignes allant vers les Midlands. Une fois approuvées, ces installations seront en service à la fin de 2009. L’accès routier sera aussi remis à niveau. Le Landguard Fort, longtemps attraction touristique, restera adjacent au port. Un nouveau centre d’accueil des visiteurs sera équipé de boutiques, toilettes et restaurants. Il y aura de l’espace pour les autocars et le ferry de la ligne Felixstowe/Harwich. Presque tous les commentaires sont favorables, sauf celui du porte-parole du parti Vert: "De plus en plus de trafics passent par Felixstowe et donc dégagent de plus en plus de CO2. C’est encore un pas dans la mauvaise direction. Les glaces fondent et nous devons nous demander à quoi servira le nouveau terminal si le niveau de la mer s’élève de 6 m". De son côté, le directeur général de Hutchison Ports (UK) Chris Lewis est très satisfait. "Il y a un besoin important et très évident d’augmenter la capacité portuaire britannique pour faire face aux flux toujours croissants du commerce international, dit-il, cette décision concernant Felixstowe et celle attendue sur le développement de Bathside Bay à Harwich pourraient aussi profiter au transport maritime côtier. Leur capacité combinée, très supérieure à celle de n’importe quel autre port britannique conduira à une variété et une fréquence inégalées de services de collecte de et vers les autres ports de Grande-Bretagne et de l’Europe continentale."

La Commission européenne a des doutes sur le Clemenceau

Barbara Heilfferich, porte-parole du Commissaire européen chargé de l’Environnement, Stavros Dimas, a expliqué le 2 février que les "bateaux" destinés à être "démontés" étaient considérés comme des déchets au regard du droit communautaire. "Le fait que le bateau ne va pas en Inde par ses propres moyens prouve qu’il s’agit de déchets", ajoutait un autre responsable de la Commission européenne, ajoutant que "la France l’admet implicitement puisqu’elle a partiellement désamianté le Clemenceau".

B. Helfferich soulignait que selon la Convention de Bâle, les déchets contenant des matériaux dangereux ne devraient pas être transférés hors de la zone OCDE dont ne fait pas partie l’Inde.

Dans les prochains jours, le commissaire Dimas devrait signer un courrier adressé à la France lui demandant des précisions supplémentaires afin de déterminer s’il y a matière à déclencher une procédure.

Sans surprise, le porte-parole du ministère de la Défense confirmait que la France répondrait à la Commission. Selon lui, il ne reste à bord qu’une quarantaine de tonnes d’amiante. Tout ce qui pouvait être retiré sans nuire à la flottabilité du bâtiment l’a été.

Autre point de vue. Attendue le 13 février, la décision de la Cour suprême d’Inde sur la pertinence d’autoriser le démantèlement du porte-avions en Inde, risque d’être délicate à prendre. En effet selon un des onze membres de la commission chargée de conseiller la Cour suprême, les avis sont partagés: lors de la dernière réunion, le 6 février, 7 membres étaient favorables au démantèlement sous conditions draconiennes; 3 étaient opposés; un s’est abstenu. Il est donc fort probable que la cour suprême dispose prochainement de deux rapports divergents.

M.N.

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