La "Baille", dont il s’agit, n’est pas une étendue d’eau ("tomber à la baille") mais le surnom donné par ses élèves à l’Ecole navale.
L’auteur s’empresse d’en préciser l’origine: "une baille est un baquet. Les marins, eux, parlent d’une baille pour désigner un bateau avec une connotation autrefois railleuse et aujourd’hui plutôt affectueuse, comme ils diraient un rafiot ou un canot". À sa création il y a deux siècles, l’Ecole navale était installée sur un navire ancré en rade de Brest, d’où le surnom qui lui est resté. Comme l’un des premiers navires-écoles s’appelait Borda, les élèves sont devenus des "bordaches". Ils utilisent l’argot "baille" pendant toute leur carrière, plus ou moins longue, dans la Marine et même au-delà. Les termes sont souvent empruntés aux marines de guerre, de plaisance et de commerce d’hier et d’aujourd’hui.
Benoît Lugan, pilote d’hélicoptère et capitaine de vaisseau en activité, est dessinateur à ses heures. Il a donc agrémenté de ses œuvres humoristiques et d’anecdotes personnelles cette compilation, à laquelle ont contribué certains de ses "anciens" de la "Baille" dont plusieurs amiraux et même le célèbre navigateur Eric Tabarly.
Morceaux choisis:
• "baliser" vient du langage courant: "a voir peur";
• "bouline", à l’origine un cordage: "navigation à voile";
• "cambusard", vin commun servi à bord d’un bâtiment et très différent du vin de "précision", en bouteille et réservé pour les grandes occasions;
• "éléphant": personne peu habituée à naviguer;
• "jeule": mal de mer;
• "marinette": une élève car l’Ecole navale est mixte depuis une dizaine d’années;
• "pékin": personne civile… "mais pas obligatoirement polie!"
• "sopo": l’informatique, "allez savoir pourquoi".
Il faut arriver à "pomme" pour comprendre le titre de cet ouvrage guilleret. C’est le sommet du mât de la cour d’honneur de l’Ecole… lié à une tradition typique de l’établissement!
Croquer la pomme
Benoît Lugan
Editions des Riaux
136 pages/14 € – ISBN: 2-849001-026-X