Mauvais début d’année pour le groupe Bolloré et ses assureurs. Le 4 janvier dernier, le tribunal fédéral du district Sud de l’État de New York a jugé que "la cause de la collision résultait de la seule et unique faute du Kariba. Le Tricolor et le Clary ne portent aucune responsabilité. Le greffier du tribunal a reçu instructions de clore toute procédure en cours. Les parties proposeront au tribunal un calendrier pour présenter leurs réclamations au plus tard le 15 janvier".
Pourquoi New York? Parce que tel était le port de destination des voitures de haut de gamme transportés par le car-carrier Tricolor, répond un avocat français impliqué dans ce dossier.
C’est OTAL Investments Ltd, propriétaire du Kariba et filiale du groupe Bolloré qui a judicieusement saisi le tribunal de New York en juin 2003 demandant l’exonération ou la limitation de sa responsabilité dans la collision du 14 décembre 2002. OTAL balaya large en impliquant les intérêts liées au Tricolor et ceux du Clary, le vraquier qui aurait gêné le navire d’OTAL (JMM du 4-11-2005, p. 8) Les assureurs des voitures se joignirent à la saisie, agissant uniquement contre le transporteur, c’est-à-dire Wallenius.
Après une quinzaine de pages de rappels des faits et de considérations diverses, le tribunal de New York arrive à une fort désagréable conclusion pour les assureurs du groupe Bolloré.
Tout le monde agissant contre tout le monde, il y a encore une plainte déposée auprès d’un tribunal à Anvers. Il faut espérer qu’il n’y ait pas de conflit de décision de part et d’autre de l’Atlantique Nord. Les actions menées en France ont été éteintes sans jugement.
Soulevée par le BEAmer français (JMM du 28-10-2005, p. 4), la problématique des portes étanches du Tricolor peut-être ouvertes ou mal fermées n’a pas été reprise par le juge américain.
Est-ce à dire que les assureurs du Kariba vont en "prendre" pour environ $ 200 millions d’indemnisation, correspondant à l’estimation faite par le patron du juridique de Wilh. Wilhensen? Il faudra sans doute attendre encore quelques années.
Grèves portuaires européennes
Plus de 1 000 dockers ont observé une grève de 24 h à Hambourg du 10 au 11 janvier pour protester contre un nouvel examen du projet de directive sur les services portuaires. Leurs camarades de Bremerhaven, Lübeck, Rostock, Nordenham et Emden ont suivi ce mouvement à partir du 11 janvier, précisait le syndicat Verdi. C’est à l’appel de Fédération internationale des ouvriers des transports que les dockers allemands se sont mis en grève, protestant principalement contre la fin souhaitée du monopole dont bénéficient les manutentionnaires.
Au Havre, la CGT des personnels du Port autonome a déposé un préavis de grève de 24 h à partir du samedi 14, à compter de 6 h 30 pour appuyer diverses revendications notamment contre le transfert des portiqueurs sous le commandement des propriétaires des portiques privés.
Un autre préavis de grève européenne, cette fois, a été déposé par la CGT Dockers pour 48 h le dimanche 15, à partir de 22 h contre le projet de directive sur les services portuaires.
Pour faire bonne mesure, la CGT du personnel du PAH a également déposé un préavis de grève de 48 h mais à partir du lundi 16, à compter de 6 h 30. Lui aussi sollicité, le Port autonome de Marseille confirme un préavis de grève pour les 16 et 17 janvier.
Si l’information portuaire arrivait à être structurée, il est très probable que les autres ports autonomes confirmeraient le même préavis.
F. Collet: une dernière pensée
Un dernier hommage pourra être rendu à Françoise Collet décédée mi-décembre, le 25 janvier prochain à 15 h. Une messe de souvenir sera célébrée en l’Hôtel de la Sainte-Vierge, Église Saint-Pierre, 31, avenue Marceau; 75016 Paris
SNRH: la flotte est là…
La flotte de la Société Nouvelle de Remorquage du Havre (SNRH) est arrivée au Havre au cours de ces derniers jours. Elle comprend cinq remorqueurs: un premier groupe de quatre unités est entré le 30 décembre dernier, une cinquième les rejoignant le 5 janvier.
Les cinq remorqueurs, qui se sont placés au Quai Johannes Couvert, sont les RT-Stephanie et RT-Claire, SD-Seine et SD-Loire et le RT-Pioneer. Les RT-Stephanie et RT-Claire sont deux unités construites en 2005 par le chantier ASL Shipyard, de Singapour, de 28,30 m de long et 11,7 m de large. Ils développement une puissance de 5 500 CV. Les SD-Seine et SD-Loire sont également des unités neuves, livrées ces dernières semaines. Elles mesurent 32 m de long pour 10,50 m de large; ils disposent d’une puissance de 4 680 CV. Enfin, le RT-Pioneer, unité de 31,60 m sur 12 m, date de 1999; il est doté d’une machine de 6 300 CV.
Chef mécanicien condamné à 361 j. de prison ferme
Le 5 janvier, le département américain de la Justice faisait savoir que le chef-mécanicien du Magellan-Phoenix (1) venait d’être condamné à une peine de prison ferme d’un an et un jour pour violation de la loi sur la prévention de la pollution marine et falsification des registres de bord sur les résidus et autres eaux sales. Il fera en outre l’objet d’une mise à l’épreuve de trois ans. Le chef-mécanicien avait plaidé coupable en septembre 2005.
Le 25 mars dernier, une équipe de gardes côtes monte à bord du navire en escale à Gloucester, New Jersey. Ils découvrent que le navire rejette régulièrement à la mer ses eaux usées sans utiliser le séparateur eau/hydrocarbures et sans consigner ces rejets.
"Nous sommes déterminés à protéger nos océans et à poursuivre les navires pollueurs", déclarait David M. Uhlmann, directeur du département des "délits environnementaux" au ministère américain de la Justice. "La pollution volontaire et l’obstruction à la justice sont des crimes graves. L’actuelle peine d’emprisonnement montre que ceux qui ne respectent pas les lois antipollution seront poursuivis et condamnés fermement" ajoutait-il.
Avis aux malentendants et autres utilisateurs de magie (JMM du 6-1-2006, p. 16).
1) navire frigorifique panaméen, géré au Japon, selon la base de données du Mémorandum de Paris