L’ancien porte-avions Clemenceau est en route pour le chantier indien d’Alang où il doit être démantelé.
Il a quitté le port de Toulon le 31 décembre remorqué par cinq remorqueurs de la Marine nationale, puis a été pris en charge le 2 janvier au large de la Corse par le remorqueur Sumatras, affrété par la société SDI (Ship Decomissioning Industries) chargée de son désamiantage et de son démantèlement. Son voyage devrait durer deux mois.
Désarmé en octobre 1997, le Clemenceau a été vendu en avril 2003 pour permettre la récupération des métaux de sa structure, dont 22 000 t d’acier. Il était en cours de désamiantage à Toulon depuis octobre 2004.
Les organisations Greenpeace, Comité anti-amiante Jussieu, Ban Asbestos-France et l’Association des victimes de l’amiante (Andeva) avaient engagé une procédure en référé pour empêcher le départ de l’ancien porte-avions, accusant la France de violer les conventions internationales en exportant des déchets toxiques. Selon elles, il reste au moins 105 t d’amiante à bord du Clemenceau, alors que le ministère de la Défense parle d’environ 45 t. Elles dénoncent les conditions de travail des ouvriers et le fait que l’Inde ne dispose pas de réglementation spécifique pour les chantiers de désamiantage. Toutefois, le tribunal administratif de Paris a rejeté ce recours le 30 décembre. Le même jour, le porte-parole du ministère de la Défense Jean-François Bureau a assuré que tous les engagements pris en matière de protection des ouvriers seraient tenus et que le contrôle se ferait "de façon conjointe".
Enfin le 3 janvier à New Delhi, Greenpeace a organisé une manifestation devant l’ambassade de France, exigeant la décontamination préalable du Clemenceau en France. La police a arrêté une douzaine de manifestants.