Le groupe norvégien Aker Yards a annoncé le 4 la reprise de 75 % du capital des Chantiers de l’Atlantique pour 50 millions d’€ (M€); Alstom en conservant le solde jusqu’en 2010. En contre partie, Alstom injectera 350 M€ dans le nouveau groupe de chantiers navals (site de St-Nazaire et de Lorient) pour le recapitaliser compte tenu de ses fonds propres négatifs, ajoute le communiqué, repris par Reuters (1). Aker prévoit de verser jusqu’à 125 M€ pour acquérir les 25 % restant. Les fonds propres doivent atteindre les 100 M€, positifs bien sûr, précise un communiqué commun.
"Cette transaction augmenterait la dette d’Alstom d’un montant n’excédant pas 300 M€ et se traduirait par une perte maximum de 100 M€ dans les comptes consolidés du groupe" qui conservera "une structure de bilan saine" soulignait son p.-d.g. Patrick Kron. "La transaction prévoit la continuité du management de l’entreprise et la poursuite des actions en cours dans le cadre du plan d’amélioration de la performance et de la réduction des coûts, Marine 2010. Il n’y aura pas de conséquence directe sur l’emploi" souligne le communiqué commun. Au 31 mars 2005, les Chantiers de l’Atlantique employaient 3 200 salariés, sans compter la sous-traitance française ou extra-communautaire.
"Une activité solide est la seule garantie pour l’emploi" déclarait le p.-d.g d’Aker Yards lors d’une conférence de presse.
Cette opération a fait progresser le titre Alstom de 6,21 % le 4 en début d’après-midi.
AKER YARDS:13 CHANTIERS
Fondé en 2004, Aker Yards, filiale à 55,6 % d’Aker ASA et coté en bourse, est le fruit de la reprise délicate de l’activité de construction navale du norvégien Kværner par le groupe Aker.
Il est probablement le seul groupe mondial à gérer autant de chantiers dispersés avec un certain succès: 5 en Norvège; 3 en Suède; 2 en Allemagne et autant en Roumanie; et un au Brésil. À la fin 2004, son effectif était de près de 13 000 salariés dont plus de 90 % travaillaient hors Norvège. Interrogé en septembre dernier sur les possibles synergies entre chantiers, M. Boissier, p.-d.g. de ceux de l’Atlantique, estimait que seul Aker semblait être capable d’en générer (2). Tant mieux.
Contrairement aux Chantiers de l’Atlantique, Aker Yard a diversifié son chiffre d’affaire: le presque 1,5 milliard d’€ (Md€) de 2004 était réalisé à 38 % par les paquebots et les ferries (SeaFrance et la BAI peuvent en témoigner), à 32 % dans les navires de charge et à 30 % dans les unités spécialisées. A la fin septembre 2005, le chiffre d’affaire avait déjà atteint, 1,455 Md€. Tout le carnet de commande des Chantiers de l’Atlantique représente 1,8 Md€. Les grands armateurs de la croisière commencent ainsi une mauvaise année avec la forte concentration de l’offre.
1) Toute ressemblance avec la cession de la CGM serait pure coïncidence. En souhaitant la même réussite que celle de CMA CGM.
2) Il affirmait également que la trésorerie de ses chantiers avait toujours été positive et qu’elle avait sauvé le groupe à un certain moment.