Selon Reuters, le négociant Glencore, qui n’a pas confirmé, aurait pris l’un des deux seuls ultra-gros transporteurs de brut (ULCC) encore disponibles pour un affrètement de six mois : le TI Europe de 440 000 tpl pour 37 000 $ par jour. Avec l’Oceania, le TI Europe appartient à l’armement de tankers belge Euronav. Il serait exploité à des fins de stockage flottant. Divers rapports ont récemment pointé le recours croissant à cet usage, tendance favorisée par le phénomène du contango. Toutes les conditions de marché sont en effet réunies. Cette situation se vérifie quand le prix du pétrole au comptant devient moins cher que celui livrable à échéance d’un contrat à terme. Quant aux tarifs d’affrètement des grands transporteurs de brut de plus en plus élevés chaque jour, ils ont un lien avec l’échec des négociations de l’OPEP+, la Russie ayant refusé de réduire sa production de pétrole pour ne pas favoriser davantage les producteurs de schiste d’Amérique du Nord. Résultat, Ryad s’est lancé dans une guerre des prix, en promettant d’inonder le marché avec du brut bon marché. La production saoudienne de pétrole passera à plus de 12 millions de barils par jour, contre 9,7 Mbj actuellement. Résultat, le marché s’enflamme.
Reliance a ainsi affrété le Princess Mary, construit en 2004 et d’une capacité de 306 206 tpl, à plus de 411 000 $/j, selon Tankers International. Il serait également destiné à du stockage flottant. La compagnie maritime saoudienne Bahri a pour sa part réservé 15 VLCC en l’espace de quatre jours, multipliant par douze les taux sur les principales routes vers l’Asie. Au total, quelque 52 VLCC auraient été affrétés ces derniers jours, tous soupçonnés de motivations spéculatives. Reste à savoir si cette fièvre va résister à la paralysie des transports dans un nombre croissant de pays, qui va inévitablement geler la demande.