Le Grand Port maritime de Marseille panse ses plaies et se place en position de reconquête. Une semaine après Haropa et au terme de près de trois mois de blocages intempestifs, il est sorti de sa réserve, avec l’Union maritime et fluviale, pour présenter ses mesures qui doivent permettre de regagner la confiance des armateurs, des chargeurs et des logisticiens, tous contraints de détourner leurs trafics vers les ports nord-européens ou vers les autres rivaux de Méditerranée. La communauté portuaire s’est concertée pour consentir remises tarifaires sur les escales et gratuité des surestaries. Les 3 M€ d’aides régionales promises aux entreprises impactées – une annonce faite à l’occasion du salon Euromaritime qui s’est tenu à Marseille – seront ainsi complétées par un effort commercial du port à hauteur de 5 M€. Jean-Marc Forneri et Hervé Martel, respectivement présidents du conseil de surveillance et du directoire du Grand port maritime de Marseille, ont détaillé un programme d’investissement qui se décompose en deux mesures commerciales : la suppression de la facturation des surestaries pour 2 M€ et une réduction de 30 % des frais d’escale de navire durant trois mois pour un montant évalué à 3 M€. « Nous allons effacer les frais de stationnement des marchandises (conteneurs, remorques, voitures) sur les quais, ce qui devrait contribuer à apaiser les relations entre armateurs et manutentionnaires. La deuxième mesure sera un allègement de 30 % des frais d’escale pendant trois mois si la compagnie maintient ses lignes, voire une ristourne de 50 % si elle renforce ou crée de nouveaux services. Ces frais englobent le remorquage, le lamanage le pilotage et les droits de port navire », explique Hervé Martel.
« Pour faire connaître ses mesures, le port s’apprête à engager une action commerciale renforcée dans quelques grandes villes (Paris, Strasbourg, Lyon…) », a détaillé le dirigeant. L’homme, éprouvé par ces longues semaines de conflit pour lequel il n’avait pas de leviers d’action puisqu’il subissait une contestation nationale portant sur la réforme du régime des retraites, avoue « n’avoir jamais vu une telle union des professionnels de toute sa carrière. C’est le moment de prendre la parole et de reconquérir nos clients ».
Il y a une semaine, alors que des accords de place se négociaient, les ports Haropa du Havre, de Rouen et de Paris, annonçaient des mesures similaires : une « remise commerciale exceptionnelle » sur les droits de ports pour l’activité conteneurs sur les mois de janvier et février et un geste commercial tarifaire proposé pendant deux ans aux armateurs de porte-conteneurs escalant au Havre dans le cadre de la création d’un nouveau service. Ces deux dispositifs commerciaux, applicables rétroactivement dès janvier, vont représenter pour Haropa un coût de 3 M€.
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C’est le nombre de navires ayant transité par Suez en janvier contre 1 516 navires à la même période il y a un an, a indiqué l’Autorité du canal de Suez. Les recettes ont ainsi augmenté de 6,1 % pour atteindre 497,1 M$. L’exercice 2018-2019 s’était soldé par un chiffre d’affaires 6,2 Md$. 12 % du volume du commerce mondial passe par la voie navigable qui, en reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée, offre le transit-time le plus court entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe.