À la sixième semaine de blocus des ports français alors qu’aucun chiffre ne circulait sur les pertes de trafics conteneurs, les premières statistiques ont été diffusées quasiment en direct sur LinkedIn par Devport, dont la presse s’en est largement fait écho. Une prouesse réalisée par un réseau de chercheurs spécialistes des questions maritimes et portuaires rattachés à différents laboratoires et universités. Pour la toute première fois, Devport a livré des informations à chaud grâce à la position des navires, leurs itinéraires issus des données AIS (Automated Indentification System). « C’est la première fois que nous diffusons des statistiques d’actualité. Nous sommes plus habitués à travailler sur des sujets en lien avec les stratégies d’armateurs, les réseaux portuaires, les performances des escales », explique Ronan Kerbiriou, chargé de projet en recherche appliquée à l’université du Havre. Avec Arnaud Serry, maître de conférence à l’université du Havre et responsable scientifique de Devport, ils ont étudié l’impact des grèves sur les flux maritimes au Havre, à Marseille et Dunkerque et ainsi pu livrer, en temps quasi réel, des statistiques éclairantes sur le manque à gagner en termes d’escales conteneurisées sur plusieurs années (données à retrouver sur notre site web). En 15 jours, Le Havre a perdu 34,1 % de ses escales et 40 500 EVP, Marseille-Fos, 26,5 % de ses escales et 15 000 EVP. En parallèle, ils ont examiné où les navires ont dérouté. Au même moment, les ports concurrents ont enregistré des croissances de 21 % à Anvers, 61 % à Barcelone, 95 % à Zeebrugge et 25 % à Gênes. Le projet Devport a vu le jour il y a huit ans et porte sur l’élaboration d’un système d’information sur l’axe Seine en lien avec les interfaces terrestres et maritimes.
Statistiques portuaires
Devport ou l’agilité académique
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