Faute de grives, on mange des merles

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La flotte mondiale de porte-conteneurs a atteint une capacité de 23,23 MEVP au 1er janvier 2020, en croissance de 4 % en 2019, légèrement au-dessus de ce qui avait été estimé initialement (de 3 à 3,5 %), souligne le spécialiste des données sur la ligne régulière Alphaliner. Le nombre, plus limité que prévu, de navires retirés du marché pour être démantelés l’explique en partie. Seuls 207 518 EVP ont été concernés par une mise au rebut. En revanche, les livraisons ont été largement conformes aux prévisions, atteignant 1,06 MEVP en 2019. 2019 fut une année atypique. Pour se conformer aux nouvelles réglementations de l’OMI sur la teneur en soufre de carburants marins, les navires devaient subir quelques semaines de travaux. La flotte inactive de porte-conteneurs a ainsi atteint les 253 unités (1,4 MEVP) au 6 janvier. Les navires en cales pour se faire équiper de scrubbers représentaient 66 % du total inactif, selon le décompte. À cette date, seuls 266 étaient « appareillés » sur les 5 347 en activité dans le monde. Quinze navires, totalisant 130 000 EVP, étaient en outre à l’ancre, en attente d’une place pour être adaptés en conséquence. La durée des travaux (entre 51 et 100 jours), largement sous-estimée, a généré un « effet bouchon » dans les chantiers, dont ont particulièrement pâti les unités de la flotte MSC (43 navires d’une capacité totale de 410 000 EVP au mouillage). Plus de la moitié des unités sorties du marché pour adaptation appartiennent au segment des 8 000 à 20 000 EVP, pour un total de 770 000 EVP. Ce qui a asséché le marché en grosses unités disponibles, parmi les plus demandées. Faute de porte-conteneurs dans les catégories VLCS et LCS, les exploitants se sont rués sur les panamax, eux, encore offerts au marché. Il y a en outre une prime aux navires équipés de scrubbers, la rareté faisant son « job ». Les valeurs se sont ragaillardies. Hapag-Lloyd a ainsi obtenu 23 000 $/j pour un 6 494 EVP et un emploi de trois mois. Les taux d’affrètement pour les navires de 4 000 à 9 000 EVP ont augmenté de 92 % en moyenne en 2019. Et le marché a commencé cette nouvelle année avec autant d’énergie sur le front de l’offre. Dans les catégories supérieures à 7 500 EVP, aucun navire n’est disponible. En deçà de 2 000 EVP, il y a peu de signes de vie. La surcapacité guette les 1 500-1 900 EVP. Les 1 000 à 1 249 EVP sont en forte baisse… Le rejet risque de s’exacerber car la plupart de ces petits navires sont peu équipés en scrubbers et peuvent difficilement l’être en raison de l’encombrement de ces dispositifs. Ce sera donc la double peine car ils seront contraints de « carburer » au VLSFO, dont l’écart de prix avec le HFO est de plus de 250 $/t à cette heure.

Marché de l’affrètement

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