Le navire le plus cher, commandé cette année, serait donc le semi-submersible pour Awilco Drilling, la seconde commande passée cette année. Les deux unités, livrées en 2021 et en 2022, s’ajouteront aux deux autres que compte cette société cotée en Bourse, dont la valeur repose actuellement sur la commande de ses deux futurs transporteurs programmés pour des environnements difficiles. Ce marché en pleine forme, les navires y trouveraient vite un emploi, avec des taux d’affrètement pour des unités modernes de l’ordre de 300 000 $.
En série, le record revient, selon VesselValues, à Evergreen pour ses six ULCV commandés d’une valeur totale de 918 M$. Le transporteur taïwanais a créé la surprise cette année en annonçant qu’il envisageait de faire construire 10 ULCV de 23 000 EVP. Il détient à ce jour, avec 549 766 EVP, le plus important carnet de commandes de tous les transporteurs de conteneurs.
Au royaume des affrètements à défrayer la chronique de l’année, les 210 M$ pour le méthanier Flex Enterprise de Flex LNG, compagnie basée à Hamilton (Bermudes). L’entreprise, qui a pris livraison des Flex Constellation et Flex Courageous en juin et en août, a conclu peu de temps après une transaction d’affrètement de 300 M$ avec Hyundai Glovis pour les Flex Endeavor et Flex Enterprise.
En « bloc », la transaction d’affrètement (à temps) la plus impressionnante est celle des dix suezmax, vendus par le négociant de matières premières Trafigura à l’armateur de tankers Frontline, contrôlé par le milliardaire d’origine norvégienne John Fredriksen. Le montage comprend du cash et des actions mais VesselsValue estime la valeur à 625 M$. Selon les termes de l’accord, Trafigura devient actionnaire à hauteur de 8,5 % de Frontline.
Les dix tankers en question ont été construits cette année et sont équipés de scrubbers, ce qui les rend intéressants à l’approche de la réglementation sur le plafonnement du soufre. D’autant qu’il y a eu très peu de livraisons ces derniers mois et qu’ils se font rares dans les carnets de commandes.
Enfin, Les armateurs grecs restent les maîtres du shipping : ils ont dépensé plus de 5 Md$ pour étoffer leur flotte en nouvelles unités et plus de 8 milliards si on compte les achats de seconde main. De ce point de vue, ils sont cependant battus par leurs homologues Chinois.