Selon les statistiques du Bureau maritime international (BMI) de la Chambre de commerce internationale (ICC), le nombre d’actes de piraterie a diminué au cours des neuf premiers mois de 2019, de 156 à 119 (- 31 %), soit le plus faible total depuis le début des années 2000. Après une brève remontée l’an dernier, le nombre d’attaques déclarées se situe légèrement sous le niveau des neuf premiers mois de 2017 (121), qui avait été l’année la plus sûre du xxie siècle. Ces 119 incidents se sont matérialisés par 95 abordages de navires, 10 faits de tirs d’armes à feu, 10 tentatives d’attaques manquées et quatre détournements. Le BMI relève que le nombre de marins pris en otage pendant les trois premiers trimestres a diminué de plus de moitié par rapport à 2018 : de 112 à 49 cette année (– 56,3 %). Dans ce contexte a priori favorable, le BMI constate que certes le nombre total d’incidents a diminué mais que le niveau des attaques à main armée est constant. « Il y a eu 24 agressions au couteau et 35 à l’arme à feu reportées en 2019, contre 25 et 37 pendant les neuf premiers mois de 2018 », détaille l’institution. Sur ce plan, l’Afrique occidentale reste une source de préoccupation majeure. Ce continent a été le théâtre de 44,5 % des actes de piraterie fin septembre 2019 (41 % en 2018, 35 % en 2017). Plus que jamais le golfe de Guinée est la zone la plus dangereuse au monde, puisque plus du tiers des exactions y ont été commises, soit 41 actes, voire 44 si l’on élargit la zone au Liberia et à la Sierra Leone.
Le Nigeria demeure le pays qui concentre le plus d’actes de piraterie, cumulant 29 incidents. Les attaques répertoriées dans les eaux nigérianes sont en baisse d’un tiers comparé aux 41 de fin septembre 2018 mais restent au-dessus du niveau de 2017 (20). « Le golfe de Guinée compte pour 86 % des prises d’otage de marins et presque 82 % des kidnapping en général », s’alarme le BMI. Si le nombre d’actes diminue, « les enlèvements augmentent à la fois en nombre et en fréquence », souligne son directeur, Pottengal Mukundan. Pour le reste du monde, le nombre d’incidents en Indonésie – deuxième zone mondiale à risques – a baissé au cours des cinq dernières années (de 86 à 20 actes recensés). Après le continent africain et ses 53 actes, ce sont l’Asie du Sud-Est (35) et l’Amérique (23), du Sud et centrale, qui ont concentré le plus d’incidents. Enfin, la piraterie autour du golfe d’Aden est jusqu’ici restée en sommeil. Aucun incident attribué à des assaillants somaliens n’a été signalé en 2019.