Alors que le Parlement devait encore voter sur les modalités du départ des Britanniques de l’UE, selon l’accord négocié avec Bruxelles le 17 octobre, la British Ports Association réagissait à chaud pour dire sa « prudence alors qu’il reste quelques questions fondamentales à gérer pour les ports de Grande-Bretagne et d’Irlande ». L’association fédérant les ports britanniques n’a eu de cesse ces derniers mois de plaider pour une relation future priorisant les échanges commerciaux et la liberté aux frontières.
L’accord négocié in extremis entre Londres et Bruxelles n’en reste pas moins une cassure même si les vingt-sept de l’UE disent avoir sauvé l’intégrité du marché unique et l’invisibilité de la frontière entre les deux Irlande.
L’Irlande du Nord sera incluse dans la zone douanière britannique, ce que l’UE refusait jusqu’à présent. Londres, de son côté, a accepté qu’une frontière douanière sépare la Grande-Bretagne de l’Irlande du Nord. Ainsi, les marchandises seront contrôlées avant de pénétrer en Irlande du Nord, mais pas à la frontière terrestre avec la République. Le Royaume-Uni pourra négocier de façon souveraine des accords commerciaux avec le reste du monde. Reste à savoir, à l’épreuve de la réalité, si l’accord s’affranchisse réellement du « backstop » irlandais. L’Irlande du Nord appliquera de fait la réglementation de l’UE et devrait donc disposer d’une appartenance à deux unions douanières.
Quoi qu’il en soit, le vote, samedi 19 octobre au Parlement de Westminster s’annonçait très incertain, au moment de la mise sous presse du JMM. Quel que soit le scénario, le futur accord commercial entre les Vingt-Sept et le Royaume-Uni sera à négocier.