Touchée mais pas coulée, la Chine. Les flux de conteneurs du géant asiatique vers son homologue américain ont perdu quelques plumes dans la guerre des taxes entre Washington et Pékin. Selon Alphaliner, fin mai, les exportations chinoises conteneurisées vers les États-Unis étaient en repli de 6,5 % par rapport à la même période de l’année dernière. Mais la Chine reste néanmoins, et de loin, la première source d’approvisionnement du pays de Donald Trump, qui a réceptionné entre janvier et mai 9,308 MEVP (+ 2,8 %), tous pays de sourcing confondus. Les importations conteneurisées en provenance de la Chine dans le volume global sont cependant passées de 46 à 42 % en année glissante. Pour autant, le cumul des imports conteneurisés des 15 plus importants fournisseurs du géant américain (3,6 MEVP) en ce début d’année ne parvient pas au niveau du volume des exportations chinoises, à 3,87 MEVP.
Néanmoins, ils semblent profiter de la situation puisqu’ils ont enregistré une hausse de 12,1 % des volumes de conteneurs en cinq mois. Leur part dans le total des imports conteneurisés à destination des États-Unis est passée de 35 % à 39 %.
Ce sont les destinations asiatiques qui tirent les marrons du feu commercial sino-américain. Mention spéciale pour le Vietnam avec une hausse de 30,7 % de ses exportations vers l’Amérique du Nord. Soit en EVP, de 431 890 à 564 420. Cela n’a pas échappé aux transporteurs, qui ont ajouté deux escales au port de Haiphong (Nord du Vietnam) cette année pour compléter les 12 arrêts au sud dans le port de Cai Mep, indique Alphaliner. La Malaisie (+ 19,8 %), la Thaïlande (+ 18,1 %) et dans une moindre mesure, la Corée du Sud, l’Inde et Taïwan, chacun à plus de 11 %, font également partie des bénéficiaires des tensions. In fine, le Sud-Est asiatique est en croissance de 14,6 %, à un niveau équivalent pour l’Afrique (14,3 %) tandis que le Moyen-Orient/sous-continent indien est à + 10,3 %. L’Europe a augmenté ses exports de 6,6 %. Elle le doit à l’Italie et la Belgique, tous deux à plus de 10 %. Les deux moteurs européens, la France et l’Allemagne, sont plus grippés, respectivement à + 5,5 et 4,5 %. Selon le portail Xinhuanet, citant des sources douanières, le commerce extérieur de la Chine a progressé de 4,1 % en glissement annuel sur les cinq premiers mois de l’année, pour atteindre 12 100 milliards de yuans (environ 1 747 Md$).