Occitanie, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire, les quatre régions littorales françaises font cause commune pour donner un coup de pouce à la filière de l’éolien flottant. Elles l’ont affirmé tandis que la filière avait rendez-vous du 24 au 26 avril pour leur grand-messe annuelle, le FOWT (Floating Offshore Wind Turbines), qui se déroule cette année à Montpellier alors qu’elle se tient depuis sa création à Marseille.
Alors que quatre fermes pilotes (25 MW chacune) doivent entrer en exploitation en France en 2021, développées par Eolfi en Bretagne, Engie, Quadran Énergies et EDF Renouvelables en Méditerranée, les présidents des régions concernées invitent le gouvernement à revoir le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (sa feuille de route énergétique pour les prochaines années). La version finale du PPE doit être présentée prochainement et le décret est attendu cet automne, après le vote de la loi sur la transition énergétique. Pour rappel, le gouvernement prévoit une puissance installée d’environ 1 GW à horizon 2024 (deux appels d’offres de 250 MW chacun en 2021 et 2022, à un tarif autour de 120 et 110 €/MWh, puis entre 250 à 500 MW en 2024).
Beaucoup plus
« Il faut beaucoup plus d’énergies renouvelables dans la PPE, a déclaré Carole Delga, présidente de la région Occitanie. La création d’une filière française ne sera possible que si la capacité de production garantit aux industriels un retour sur investissement. Ce virage de la production est conditionné par la masse critique. Le tarif de rachat du solaire photovoltaïque était de 450 €/MWH au début, aujourd’hui, il se rapproche du prix du marché. L’éolien posé connaît une baisse rapide de la trajectoire de ses tarifs. Il en sera de même pour l’éolien flottant ».
Olivier Perot, président de France Énergie Éolienne (FEE, 300 entreprises adhérentes), insiste sur la technologie des turbines et des flotteurs, qui doit permettre à terme « des prix de production d’électricité compétitifs, autant que pour l’éolien posé », une filière plus mature.
Les régions se mobilisent aussi car elles se sont largement investies. La région Occitanie a alloué 250 M€ dans l’extension du port de Port-la-Nouvelle, avec la création de digues et d’un quai dédié à l’assemblage et maintenance de l’éolien flottant. Ce quai pourra ensuite servir à des trafics de colis lourds, tels que des transformateurs. La région Bretagne a consacré, de son côté, 230 M€ à Brest pour transformer 40 ha de polder et y accueillir des industriels de la filière.
Quoi qu’il en soit, l’enjeu est de « réussir les fermes pilote, ce qui passe par l’obtention rapide d’autorisations, comme c’est déjà le cas pour EDF pour le projet Provence Grand Large. J’espère que nous n’aurons pas de recours inutiles… », précise Olivier Perot. L’enquête publique sur le projet d’Engie est imminente et celle d’Eolmed est prévue dans les deux mois.
+ 10 %
L’augmentation de la demande de transport de conteneurs sur le trafic Asie-Europe pourrait se traduire par une hausse des taux de fret de 10 % tout au long du mois de mai si les transporteurs gèrent bien leur capacité, soutiennent les analystes.