D’un bout à l’autre de la route maritime commerciale la plus fréquentée de la planète s’étalonnent des ports qui ne connaissent pas vraiment le même destin. D’année en année, l’écart de trajectoire se creuse même un peu plus. Les ports chinois s’imposent puissamment parmi les 120 premiers ports à conteneurs mondiaux, tant par leur nombre (27) que pour leur dynamique, contre 17 européens, dont 2 français (Le Havre et Marseille, fermant le ban avec sa 118e place). En comparaison, les Européens se distinguent plutôt par le surplace que pour les grandes envolées.
Au sommet du cénacle mondial portuaire, peu de changements à vrai dire. S’il y a des mouvements, cela se joue à un à deux gains ou pertes de place, à quelques exceptions notables près : Le Pirée (+ 4 places), le chinois Lianyungang (– 4 places), le panaméen Colon (+ 5 places), le brésilien Santos (+ 5 places), le chinois Rizhao (+ 8 places), l’anglais Felixstowe (– 8 places), l’espagnol Barcelone (+ 8 places) et l’omanais Salalah (+ 10 places). Parmi les 50 premiers européens, Rotterdam et Anvers restent inchangés (12e et 14e rang). Hambourg perd un rang (19e rang).
Et si des changements apparaissent au sommet pour les ports de Chine continentale, ils sont le fait d’un jeu de chaises musicales provoqué par la sortie de Hong Kong du top 5 mondial, faisant les affaires de Busan, Guangzhou, Shenzhen et de Ningbo, lequel se hisse dans le trio de tête à la place de Shenzen.
Au-delà des 50 « performers », c’est aussi la percée des ports chinois qui détonne : Tangshan (de la 72e à la 61e place), Guangxi Beibu (79e à 67e), Quanzhou (de 82 à 75e), Yantai (65e à la 60e), Jiaxing (de 107 à 97), Jinzhou (de 124 à 104).
Les positions dégradées parmi les ports chinois sont en réalité rares – Zhongshan (de 108e à 115e), Dongguan (41e à 46e), Lianyungang (31e à 35e), Suzhou (26e à 25e) et Yingkou (22e à 24e) – et mineures car elles s’accompagnent de croissance sauf Dongguan (– 10,5 %).
Côté européen, sept ports ont perdu des plumes en 2018 : Le Havre (de 60e à 66e), Norfolk (de 61e à 70e), Gioia Tauro (de 74e à 80e), Southampton (de 86e à 90e), Marseille-Fos (112e à 118e), Zeebrugge (103e à 106e), Sines (93e à 95e), a contrario de Gdansk qui grignoté 6 places pour s’établir au 91e rang ou de Londres (de 111e à 98e), profitant du Brexit ?
Enfin, à noter une échappée du peloton, seul et unique représentant africain : l’offensif Lomé, au Togo, l’un des rares ports en eaux profondes qui, en faisant son entrée à la 120e place des premiers ports à conteneurs mondiaux, s’affirme en tant que plateforme « de référence » en Afrique de l’Ouest.
Plus sur