L’effet sur le stockage

Pénuries, manques d’approvisionnement ou de stocks : les risques liés au Brexit deviennent une réalité avant l’heure aux Pays-Bas. Craignant une rupture de leurs échanges commerciaux après la date butoir du 29 mars prochain, les importateurs et exportateurs de biens vers le Royaume-Uni se lancent depuis plusieurs semaines dans une course inédite au stockage. « Par ricochet, le prix de location du mètre carré d’un entrepôt a déjà augmenté de 10 % à 15 % », constate Jeroen van der Meer, un agent immobilier de Rotterdam. « Le taux de remplissage des zones d’entreposage autour du port a augmenté de 10 % ces dernières semaines », observe pour sa part Cunno Vat, directeur de Neele-Vat Logistics, ajoutant que « les entreprises britanniques ont constitué des stocks de sécurité de plus d’un mois ». « Nombre d’entreprises américaines et japonaises desservant le Royaume-Uni cherchent à constituer leurs stocks aux Pays-Bas », observe pour sa part Raymond Riemen, directeur de Rotterdamse Broekman Logistics. « Il s’agit pour la plupart de fabricants de machines ou de pièces détachées qui pourraient quitter le Royaume-Uni et s’installer ici », anticipe-t-il. Outre la flambée des prix de location, cette course au stockage s’accompagne de coûts annexes pour les entreprises. Pour Evofenedex, un réseau de sociétés du secteur de la logistique, « la valeur des biens entreposés augmentant, les primes d’assurance suivent la courbe. Les exigences liées à la sécurité des installations doivent être renforcées ».