Entre les ports de Rotterdam et d’Anvers, Ineos choisit finalement la place portuaire flamande. Droit de suite à notre information (cf. Lettre 5087-3), le groupe chimique britannique Ineos va donc investir 3Md€ dans deux unités de production qui seront implantées d’ici à 2024 dans le domaine portuaire scaldien, sur la rive droite de l’Escaut, à Lillo, sur des terrains cédés notamment par Total et BASF. C’est le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, actionnaire majoritaire du groupe, qui s’est déplacé en personne pour signer « l’affaire » qui devrait générer quelque 500 emplois. Quand les discussions ont amorcé y a quelques mois, alors qu’Anvers était en lice avec Rotterdam, il n’était question que d’une seule usine. Entre-temps, le dossier a considérablement évolué. Il s’agirait même du plus « important deal dans la chimie européenne depuis deux décennies ». Il faut en effet remonter aux années 90 pour trouver la construction d’un tel complexe en Europe occidentale. La première unité de production comprend un craqueur (investissement de 1,7 Md€) destiné à convertir du gaz éthane en ethylène. La seconde prévoit un broyeur (Ktaker, capacité de 750 000 t/an) pour la déshydrogénisation de propane en propylène. Le port d’Anvers abrite déjà trois craqueurs, deux chez BASF et un chez Total. Entre 2017 et 2018, « Anvers a attiré pour 5 Md€ d’investissements » indique Jacques Vandermeiren, CEO de l’Autorité portuaire d’Anvers, qui voit dans ces nouvelles implantations « une démonstration du pouvoir d’attraction pour les grands investisseurs internationaux de notre cluster chimique, le plus grand en Europe ». Ineos (CA de 60 Md$) compte 9 sites en Belgique et emploie 2 200 personnes.
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