Le président de la région Sud (ex-Paca) et député européen s’est hâté de s’en féliciter par un communiqué véloce dont il est friand. La « reconnaissance officielle » par la Commission européenne du tronçon Marseille-Gênes parmi les 9 corridors prioritaires du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T) rend désormais, selon Renaud Muselier, « prioritaires tous les dossiers qui relèveront de ce tronçon à commencer par ceux du Port de Marseille » et éligibles aux fonds européens, via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), des infrastructures « à plusieurs milliards d’euros dans les 10 prochaines années ». « Avec cette décision, c’est toute une liaison des Pays de la Loire, reliant le Grand Port de Nantes-Saint-Nazaire jusqu’à Tours, qui est reconnue d’intérêt européen », s’est aussi réjouie de son côté Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire.
Tous deux réagissent aux deux seuls ajustements opérés par la commission européenne dans la proposition de budget 2021-2027 de sa politique de transport. Ils vont dans le sens d’une extension des corridors européens multimodaux au port de Nantes-Saint-Nazaire (corridor Atlantique*), tracé qui ignorait l’ouest de la France, et au tronçon Marseille-Gênes (corridor méditerranéen**). Ces propositions de modifications doivent néanmoins être soumises à l’adoption du budget par le Parlement et le Conseil européen l’année prochaine.
De part et d’autre, l’insertion de leur axes (et leurs ports respectifs) parmi les stratégiques RTE-T fait l’objet d’un intense lobbying depuis que s’est profilée l’opportunité de révision des tracés, définis à l’origine en 2013 par la Commission européenne.
Pour rappel, les collectivités et le port de Marseille ont aussi arraché de haute lutte en fin d’année dernière l’inscription du maillon Fos-Genève au corridor Mer du Nord-Méditerranée***.
Au total, la France est concernée par trois des RTE-T. Après une enveloppe de 26 Md€ fléchée dans son budget 2014-2020, l’UE propose, pour la période 2021-2027, de doter le MIE d’une enveloppe de 42,3 Md€ dont 30,6 Md€ pour les seules infrastructures de transport.
Afin de réaliser l’ensemble des projets, le lobby européen des transports estime que pas moins de 500 Md€ doivent être investis entre 2021 et 2030.