« Nous voulons nous assurer de leur couverture, parce qu'ils ont commencé à la dissimuler », a indiqué une « source officielle » à l'AFP, confirmant des informations de l'agence de presse officielle turque Anadolu.
Ankara exige la présentation d'une assurance protection et indemnisation (P&I) pour tous les navires en provenance de ports russes. Le rappel intervient alors qu’est entrée en vigueur l'embargo européen sur le pétrole russe, accompagné d'un prix plafond de 60 $. Cette dernière mesure interdit aux pays de l'Union européenne, du G7 et à l'Australie de fournir des prestations aux pétroliers transportant du brut russe, y compris de les assurer, les membres du G7 assurant 90 % des cargaisons mondiales.
Refus des P&I
Or, indique Yörük Isik, spécialiste du suivi des mouvements des navires sur le Bosphore et dans la région, les assureurs occidentaux refusent de fournir un « engagement général à couvrir tout ce qui se passe dans le Bosphore. Nous sommes donc dans une situation où, de facto, les armateurs les plus honnêtes, les plus réputés, ne peuvent plus transiter par les détroits turcs », a-t-il expliqué à l’AFP.
Dans un communiqué, l'International Group of P&I Clubs reconnait qu'après avoir « évalué en détail la situation, ses membres ont décidé de ne plus délivrer une telle lettre », contrevenant aux sanctions du bloc occidental.
Convention de Montreux
Le Bosphore, qui relie la mer Noire à la mer de Marmara, et le détroit des Dardanelles, sont les voies de transit obligées pour les pétroliers en provenance de Russie comme pour les vraquiers qui assurent depuis fin juillet le transport des céréales ukrainiennes dans le cadre d'un accord entre les parties belligérantes sous l’égide de l’ONU.
En vertu de la Convention de Montreux (1936), le contrôle des mouvements dans ces deux détroits a été confié à la Turquie. Depuis 2002, Ankara exige à tout navire en transit d'être couvert par une assurance sous peine de se voir interdire le passage.
La rédaction
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