Le négociant international en matières premières a vendu les participations qu’il détenait dans les opérateurs de tankers Scorpio Tankers et Frontline.
Dans son rapport annuel 2020, l’un des plus grands négociants dans le pétrole et le gaz, les métaux et les minéraux fait part d'une année « difficile et volatile » pour les marchés des matières premières : « les chaînes d'approvisionnement des produits de base ont été considérablement perturbées, non seulement par le virus et les restrictions sanitaires mais aussi par les changements de politiques commerciales et de géopolitique. »
Dans la partie financière du document, évoquant « une approche disciplinée en matière de dépenses d'investissement au cours de l'année », le directeur financier Christophe Salmon se félicite de la cession particulièrement rentable de « participations non essentielles détenues dans Frontline et Scorpio Tankers », dont les motivations ne sont pas mentionnées ni les détails, excepté le montant de la transaction de 374 M$. Il a « largement compensé les dépenses supplementaires », ajoute le groupe.
Le négociant fait référence à quelques dossiers délicats : lL'entreprise de distribution et de vente au détail de carburant, Puma Energy, a enregistré une perte au cours de l'année. La fonderie de zinc et de plomb de Nyrstar, dont Trafigura a pris le contrôle en 2019, est toujours déficitaire. La valeur de l'entreprise portuaire et logistique colombienne, exploitée par sa filiale Impala Terminals, a également été dépréciée.
1,5 Md$ de bénéfice
Trafigura a enregistré un bénéfice de 1,599 Md$ en 2020 – la « meilleure performance commerciale des 27 ans d'histoire du groupe Trafigura » – contre 868 M$ réalisés au cours de l'exercice 2009. L'Ebitda, à 6,06 Md$, a été 2,8 fois supérieur au résultat de l'année dernière.
Ces résultats reflètent une « performance exceptionnelle » des deux principales divisions commerciales, le pétrole et les métaux non ferreux. « La structure du marché du pétrole en contango et l'augmentation des prix des métaux ont été les principaux facteurs de l'augmentation globale. Il est à noter que les stocks de pétrole de 138 millions de barils représentent moins de deux jours de la consommation mondiale d'environ 100 millions de barils par jour. Conformément à la politique de Trafigura, 100 % de ces stocks sont couverts ou pré-vendus », commente l’entreprise basé aux Pays Bas.
Demande en minéraux porteuse
Le bénéfice brut de l'activité « pétrole et produits pétroliers » s'est élevé à 5,25 Md$ (exercice 2019 : 1,681 Md $), soit 75 % du total du groupe. Les métaux et les minéraux ont rapporté 1,53 Md$, soit 25 % du total du groupe. Pour ce dernier commerce, le groupe s’attend à une demande soutenue de cuivre, de cobalt, d'aluminium, de nickel…
Le goupe néerlandais a réalisé un chiffre d’affaires de 14,7 Md$, en baisse de 14 % par rapport à l'année précédente. Le volume total des matières premières négociées a légèrement diminué de 1,8 %, à 365,3 Mt. Les flux de pétrole et de produits pétroliers ont diminué de 3 % pour atteindre 267,7 Mt, ce qui représente un volume quotidien moyen de 5,6 millions de barils sur un marché perturbé par la pandémie. Les volumes de métaux et de minéraux sont restés stables, à 97,6 Mt.
En 2020, le groupe s’est positionné sur le combustible de soute avec la création de TFG Marine, une co-entreprise avec Fontline et Golden Ocean.
A.D.
Photo ©Trafigura