En 2019, Kawasaki Heavy Industries (KHI) avait mis à l’eau, dans son chantier de Kobe, un navire dédié au transport d’hydrogène liquéfié, répondant au nom de Suiso Frontier. Il y avait préalablement installé une cuve de stockage de 1 250 m3, isolée sous vide et dotée d'une structure à double coque pour maintenir l’hydrogène à -253°C. La contenance de la cuve équivaut au chargement de 75 t d'hydrogène liquéfié (LH2) à chaque voyage.
Le Japon a pour ambition d’avoir une chaîne complète d’approvisionnement en hydrogène en 2030 et l’exploitation du Suiso Frontier doit en valider le principe avant la construction de navires d’une capacité voisine de celle des méthaniers actuels afin de réduire le coût du transport.
70 kg d’hydrogène par jour
Le navire a donc quitté le Japon en décembre et vient d’arriver au port de Hastings en Australie, prêt à charger sa première cargaison de LH2 dans le cadre d'un projet de démonstration entrepris par le consortium HESC, dont sont partenaires KHI, J-POWER, Iwatani, Marubeni, AGL et Sumitomo.
Pour ce test, de l'hydrogène pur à 99,999 % a été produit par gazéification à partir de charbon et de biomasse de la vallée de Latrobe, puis transporté par camion jusqu'à Hastings, refroidi à -253°C, et liquéfié à moins de 800 fois son volume gazeux. Le pilote peut produire jusqu'à 70 kg d'hydrogène par jour.
25 membres d’équipage
Le partenariat nippo-australien vise à terme un objectif annuel de production 225 000 t de LH2. Il pourrait alors réduire les émissions mondiales de CO2 de quelque 1,8 Mt par an d’après HESC.
Le navire est exploité par un équipage spécialement formé de 25 personnes et utilise une propulsion diesel-électrique qui lui permet d'atteindre une vitesse de 13 nœuds. Il a été ClassNK le 3 décembre.
A.D.
Photo : Le Suiso Frontier ©HySTRA