Shell va tester la pile à hydrogène sur un roulier

La major pétrolière anglo-néerlandaise Shell s’est associée à l’exploitant de navettes privées Penguin International et le constructeur naval Sembcorp pour tester la technologie comme propulsion auxiliaire sur un roulier. 

Pour Shell, l'hydrogène avec des piles à combustible a le potentiel pour permettre au transport maritime d’atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050. « Cet essai est une étape importante dans la démonstration de l'applicabilité de l'hydrogène et des piles à combustible sur les navires », a déclaré Nick Potter le directeur général de Shell Shipping and Maritime Asie-Pacifique et Moyen-Orient, cité dans le communiqué. En attendant, il s’agit d’en éprouver la faisabilité et d’en « mieux comprendre la technologie ».

Essai d’un an

Pour réaliser ces essais, Shell s’est entouré de Penguin International, dont les navettes desservent l’île de Pulau Bukom à Singapour, et de LMG Marin AS, filiale du chantier naval singapourien Sembcorp. Le premier mettra à disposition le roulier qui transporte des marchandises entre le continent et le site de fabrication de Shell à Pulau Bukom, sur lequel sera testée une pile à combustible PEM comme propulsion auxiliaire. 

Le second sera chargé de l’intégration de ce nouveau système. L'équipe réalisera d'abord une étude de faisabilité dans le but d'installer la pile à combustible l'année prochaine. Le navire fonctionnera ensuite pendant une période d'essai d’un an, ajoute le communiqué.

Adéquation maritime

Le groupe pétrolier a également annoncé qu'il rejoindrait un consortium pour tester un essai de pile à combustible alimenté au GNL sur un navire marchand « afin de démontrer l'adéquation maritime des piles à combustible et de développer la technologie pour l'utilisation de futurs carburants. » Shell est un ardent promoteur du gaz naturel liquéfié (quarante tankers au GNL en service et en commande et huit souteurs) mais dans l’absolu le GNL pourra être remplacé par de l'hydrogène, ou tout autre carburant à zéro émission, « lorsque nous aurons la capacité et l'échelle pour le faire, car les piles à combustible peuvent être utilisées pour tous les nouveaux types de carburant. »

Lors d’une conférence à l’occasion de la Singapore Maritime Week (19-23 avril), en réaction au rapport de la Banque mondiale sur le GNL, qui recommandait aux Etats de cesser tout soutien public à cette énergie, Grahaeme Henderson, responsable mondial du transport maritime chez Shell, a souligné que « la clé pour débloquer les carburants à émissions nettes nulles est la technologie des piles à combustible. Et là encore, nous voyons le GNL jouer un rôle crucial. Il permet de réduire dès à présent les émissions tout préparant les infrastructures pour les carburants de l'avenir. »

Singapour indique de son côté avoir lancé une série d'initiatives basées sur l'hydrogène « dans le but de l’intégrer dans son bouquet énergétique ». En 2020, cinq entreprises singapouriennes et deux japonaises – PSA, Jurong Port, City Gas, Sembcorp Industries, Singapore LNG Corp., Chiyoda Corp. et Mitsubishi Corp. –, ont signé un accord dans ce sens.

La rédaction

Photo : ©DR

 

 

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