Le groupe anglo-néerlandais a vendu à son concurrent ConocoPhillips, l'un des principaux exploitants de gaz de schiste dans le Bassin permien américain, les actifs qu’il y détenait. Une cession estimée à 9,5 Md$.
S'étendant à l'ouest du Texas et au sud-est du Nouveau-Mexique, le Bassin permien, réputé pour ses riches gisements de pétrole, de gaz naturel et de potassium, apporte environ 40 % du pétrole américain. Les actifs vendus par Shell s’étendent sur 910 km2 au Texas et comprennent près de 1 000 km de tuyaux de transport de pétrole, de gaz et d'eau. Ils produisent en moyenne l'équivalent de 175 000 barils par jour.
« Après avoir examiné de multiples stratégies et options pour nos actifs permiens, cette transaction avec ConocoPhillips est apparue comme une proposition de valeur très convaincante », a déclaré Wael Sawan, directeur du secteur amont chez Shell. « Cette décision reflète une fois de plus l'importance que nous accordons à la valeur plutôt qu’aux volumes ainsi qu'à une gestion disciplinée du capital. »
Le produit de la transaction sera en effet utilisé pour financer le versement de 7Md$ supplémentaires à ses actionnaires après la clôture, le solde pour renforcer la structure de son capital. Actuellement Shell rémunère ses investisseurs à hauteur de de 20 à 30 % du flux de trésorerie d'exploitation. La major pétrolière prévoit de conclure la transaction au 4e trimestre.
Pas de désengagement aux États-Unis
Toujours extrêmement dépendante des profits tirés du pétrole et du gaz, Shell ambitionne de devenir neutre en carbone d'ici 2050. Le groupe prévoit d'y parvenir via des investissements dans les nouvelles énergies, le recours à des mécanismes de compensation de CO2 et une réduction progressive de sa dépendance au pétrole. Il soutient avoir réduit depuis 2017 l'intensité des gaz à effet de serre et du méthane de 80 % dans le Bassin permien « grâce à des investissements dans les infrastructures et les technologies. »
L'opération ne reflète pas un désengagement, assure l’anglo-néerlandaise dont l’implantation outre-Atlantique remonte à 100 ans. Elle y a des intérêts dans les 50 États et y emploie 15 000 personnes. Elle « prévoit de rester un leader de l'énergie dans le pays pour les décennies à venir »
ConocoPhillips de son côté espère pouvoir réaliser des synergies d’échelle avec cette opération. Le groupe avait finalisé en janvier l'acquisition de Concho Resources, une entreprise principalement basée dans le bassin permien, pour 9,7 Md$ également.
La rédaction
©ConocoPhilipps