En février, Repsol avait obtenu une extension de licence de la part du régulateur canadien de l'énergie (CER) pour exporter du GNL à partir de son terminal d'importation existant au Canada. Il avait été estimé qu'il faudrait au moins trois ans pour construire les gazoducs d'interconnexion qui achemineraient le gaz naturel vers les installations d'exportation de GNL. Saint John LNG, exploité par la seule major espagnole depuis le rachat de la participation d'Irving Oil en 2021, proposait d'agrandir son installation de GNL en ajoutant une capacité de liquéfaction de 2 Mt
Irving Oil avait déjà tenté de convertir l'installation pour exporter du GNL, mais le projet n'avait pas abouti faute d’intérêt des offtakers (acheteurs) et d’investisseurs. Avec la guerre en Ukraine et la rupture d’approvisionnement par la Russie de son gaz, le projet a retrouvé de l’intérêt notamment dans le cadre d’importations vers l’Europe afin de renforcer la sécurité énergétique du Vieux Continent. Mais à la suite d'une étude de faisabilité, le transport du gaz par pipeline depuis l'Ouest canadien avant de l'expédier vers l'Europe s’avère trop coûteux.
Des profits en 2022 mais pas de nature à éponger les pertes
Le géant espagnol de l'énergie Repsol a vu ses profits bondir en 2022 grâce à l'envolée des cours du pétrole dans le sillage de la guerre en Ukraine, engrangeant au total 4,25 Md€ de bénéfice net, soit une hausse de 70 % par rapport aux 2,5 Md€ dégagés en 2021. Mais les bénéfices cumulés en 2021 et 2022 n'ont cependant pas permis de compenser les pertes enregistrées en 2019 et 2020 (7,1 Md€), en raison de la pandémie de Covid 19, a précisé le groupe en février lors de la publication des résultats annuels.
Ses investissements ont atteint l'an dernier 4,18 Md€ dans le cadre de sa politique de transition énergétique à laquelle il entend consacrer 5 Md€ (sans préciser la période). Le groupe espagnol a annoncé début septembre la vente de sa branche exploration-production au fonds d'investissement américain EIG pour 4,8 Md$.
Pour rappel, en Espagne, le gouvernement a intauré une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des grands groupes énergétiques, qui permettra à l'Etat de récupérer 2 Md€ par an en 2023 et 2024.
La rédaction
Photo : Saint John LNG