Pétroliers saisis, une situation qui dure

 

Fin de la longue épopée du Stena Imperio, ce navire otage de l'Iran et des tensions géopolitiques entre Washington et Téhéran ? Le pays des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, a laissé entendre qu'il pourrait libérer dans les « prochains jours » le pétrolier battant pavillon britannique, qu'il avait arraisonné dans le détroit d'Ormuz en juillet dans un jeu d'escalade avec saisies de part et d'autres. 

Le 4 juillet, le pétrolier iranien Grace 1, rebaptisé en Adrian Darya 1, battant pavillon panaméen, est arraisonné au large de Gibraltar par la police et les douanes de ce territoire britannique, assistées d'un détachement de la Royal Marines britannique. Le navire était alors suspecté de transporter une cargaison (2,1 millions de barils de pétrole) à la Syrie en violation des sanctions dont le régime de Bachar El Assad fait l'objet de la part de l'UE. La destination du tanker reste inconnu mais Téhéran a toujours a toujours nié qu'il se rendait en Syrie. Il sera autorisé à reprendre la route mi-août sous une nouvelle identité (Adrian Darya 1) et un pavillon iranien. Les États-Unis ont tenté en vain de prolonger l'immobilisation du navire, désormais sur la liste noire de Washington. 

Le pétrolier est toujours en Méditerranée où il sillonne tout en étant tracé de toutes parts. Téhéran affirme avoir vendu sa cargaison mais refuse de dévoiler l'identité de l'acheteur en raison des sanctions américaines. Selon le site TankerTrakers.com, spécialisé dans le suivi du transport de pétrole par voie maritime, l'Adrian Darya 1 se trouvait ce dimanche devant le port syrien de Tartous. 

La liste

Le pétrolier iranien n'est pas le seul. Le MT Riah, battant pavillon panaméen, a également fait l'objet d'une saisie par les Gardiens de la Révolution le 14 juillet, accusé de transporter du pétrole de contrebande.

Le 19 juillet, les Gardiens de la Révolution encerclent cette fois le Stena Impero, tanker battant pavillon britannique, sillonnant également dans le détroit d'Ormuz. Saisi, il est conduit dans le port iranien de Bandar Abbas pour « non-respect du code maritime international ». Il est accusé d'avoir ignoré des appels de détresse et d'avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche. L'armateur suédois, propriétaire du navire, a indiqué le 4 septembre que sept de ses 23 membres d'équipages avaient été libérés.

Téhéran a saisi un troisième pétrolier le 31 juillet avec sept membres d'équipage étrangers à son bord, assurant qu'il transportait 700 000 litres de carburant de contrebande dans le Golfe. Il alors conduit dans le port de Bouchehr (sud).

Le 7 septembre, l'Iran a arrêté 12 Philippins à bord d'un « remorqueur étranger » dans le détroit d'Ormuz , au pavillon pas connu, également soupçonné d'être utilisé par un réseau de contrebande de carburant. Les détails du navire n'ont pas encore été dévoilés, mais il transporterait près de 284 000 litres de diesel. Il serait amarré au port de Bandar Abbas. Grâce aux importantes subventions gouvernementales, l'essence est extraordinairement bon marché sur le marché intérieur iranien, moins d'un dollar par gallon, générant un marché de contrebande, dont la plus grande partie se ferait par camions-citernes et petits véhicules traversant les frontières terrestres de l'Iran pour des marchés de destination de proximité. Des réseaux à grande échelle, qui utilisent la mer, se développent néanmoins.

La rédaction

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