Les prix du pétrole étaient en petite hausse le 5 octobre au lendemain de la décision de l'Opep+ de réduire sa production. Une mauvaise nouvelle pour les VLCC.
Peu de réaction immédiate sur les marchés à la décision butoir de l’Opep, qui avait été largement anticipée par les traders. Vers 09h40 GMT (11h40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’est renchéri d’à peine 0,15 % pour s’établir à 93,59 $. La référence américaine – West Texas Intermediate (WTI) américain –, pour livraison en novembre n’a guère gagné davantage (+ 0,17 % ), à 87,91 $.
Malgré la pression des États-Unis et d'autres pays pour pomper davantage, les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l'Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie (Opep+) ont convenu lors d'une réunion à Vienne d'une baisse de deux millions de barils par jour, soit 2 % de la demande mondiale, pour le mois de novembre. La seule rumeur avait donné un nouveau coup de chaud aux cours du brut.
Désormais actée, il s’agit de la plus importante coupe depuis le printemps 2020 lorsque le cartel mondial des producteurs de pétrole avait choisi de ne pas forer quelque 10 millions de barils pour ne pas inonder un marché incapable de les absorber alors que la planète était mis sous cloche par une pandémie sans nom.
Cette réduction pourrait stimuler une reprise des prix du pétrole qui ont chuté à environ 90 $ contre 120 $ il y a trois mois, en raison d’une stratification des inquiétudes : récession économique mondiale, hausse des taux d'intérêt américains et dollar plus fort.
Décision préjudiciable aux VLCC
Si la décision peut donner l’impression que l’Opep+ s'aligne avec la Russie, le ministre saoudien de l'Énergie Abdel Aziz ben Salman a toutefois précisé, lors de la conférence de presse à l’issue de la réunion de l'alliance, que la baisse réelle de la production du groupe serait de l'ordre de 1 à 1,1 million de barils par jour, en raison du système de quotas distribués aux différents pays membres, et compte tenu du fait que l'alliance échoue quasiment systématiquement à remplir ses objectifs fixés. L’Opep+ a en effet manqué d'environ 3,6 millions de barils par jour son objectif de production en août, qui peut s’expliquer par les sanctions occidentales imposées à des pays comme la Russie, le Venezuela et l'Iran, ainsi que par des problèmes de production chez des producteurs comme le Nigeria et l'Angola.
« La décision est technique, pas politique », a précisé le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazroui, aux journalistes avant la réunion. Cette décision intervient dans un contexte tendu : l'Occident accuse la Russie d'utiliser l'énergie comme une arme. Moscou accuse l'Occident d'armer le dollar et les systèmes financiers tels que Swift.
Étant donné que les nouveaux quotas de l'Opep+ sont susceptibles d'avoir un impact sur le commerce long-courrier, les analystes tendent à considérer unaniment le segment des VLCC comme le plus vulnérable à une baisse des volumes. Certains courtier en pétroliers (Galbraiths) estime que la décision pourrait se matérialiser par la perte d’une cargaison chaque jour, ce qui représente une augmentation substantielle du tonnage disponible dans le golfe Persique. Un élément suffisant pour enrayer la dynamique de redressement en cours du transport maritime de pétrole.
La rédaction