Historique. Il ne peut pas en être autrement. La compagnie japonaise est encore toute jeune, née en avril 2018 de la fusion des activités conteneurisées de K-Line, Mol et NYK. Avant la pandémie, les performances étaient plus que modestes voire décevantes. Pour son exercice 2021, qui s’est clôturé fin mars, ONE a plus que doublé son chiffre d'affaires et plus que quadruplé son bénéfice avant intérêts et impôts tout comme son résultat d'exploitation.
Ainsi, le transporteur nippon de conteneurs, basé à Singapour, a comptabilisé un revenu de 30,1 Md$ contre 14,4 Md$ en 2020, soit une croissance de 109 %. Le résultat d'exploitation (Ebit) s'élève à 17,2 Md$, contre 3,8 Md$ l'année précédente, en hausse de 349 %. L’Ebitda de 16,8 Md$ est un record que la société doit à des taux de fret élevés alors que les volumes « sont restés pratiquement inchangés par rapport à l'année précédente ». À l’image des homologues de son marché.
Prudence toute nippone
Toutefois, Jérémy Nixon, le CEO de ONE se montre réservé sur une suite dynamique de l’année, constatant le niveau de congestion toujours important, craignant des hostilités prolongées entre la Russie et l'Ukraine, les confinements étendus en Chine, l'inflation croissante et le risque d'un conflit social dans les ports de la côte ouest américaine en raison des négociations entre partenaires sociaux qui s’annoncent ardues.
« Nos opérations en Ukraine et en Russie ont été considérablement affectées par les hostilités en cours. Nous avons cessé toute réservation via les ports de la mer Baltique et de la mer Noire, tandis que nos services en Extrême-Orient russe ont été considérablement réduits en raison des sanctions internationales. Globalement, la Russie et l'Ukraine représentent moins de 1 % des volumes mondiaux de ONE. Cependant, les chaînes d'approvisionnement d'un certain nombre de nos clients ont été temporairement affectées en raison de changements soudains dans les exigences de production et d'approvisionnement. Nous avons également été témoins d'un impact négatif important sur les prix mondiaux de l'énergie, y compris des augmentations majeures des coûts des combustibles de soute. Enfin les tarifs d’affrètement des navires restent à des niveaux élevés sans précédent », détaille le PDG.
Des volumes en hausse de 9 % sur le transpacifique en janvier et février
Toutefois, la demande mondiale de transport de marchandises est restée forte en janvier et février 2022, indique la direction de la compagnie. Sur les routes entre l'Asie et l'Amérique du Nord, les volumes ont augmenté d'environ 9 % au cours des deux premiers mois de l’année par rapport à l'année précédente. Entre l'Asie et l'Europe, la hausse est limitée à 4 % par rapport aux deux premiers mois de 2021.
En mars, ONE a annoncé ses intentions en matière de décarbonation en prenant l’engagement de réduire les émissions de GES de portée 1 de 70 % par EVP d'ici 2030 et d’atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles (y compris les émissions de portée 2 et 3) d'ici 2050. Ses investissements seront concentrés sur le développement de carburants alternatifs, la gestion du carbone et « des initiatives environnementales » telles que le recyclage propre des navires.
A.D.
Photo : Aquarelle réalisée par ONE