En comptabilité japonaise, il s’agit du quatrième trimestre fiscal de son exercice 2020, clos le 31 mars. Mais comme ses concurrents occidentaux, ONE a bénéficié d'une forte demande de fret. La compagnie appartenait pourtant à la catégorie de celles qui sont habituellement sous pression.
La retenue japonaise contraste avec l’assurance affichée par ses homologues qui n’hésitent plus à paraître franchement optimistes pour une bonne partie de l’année 2021. La compagnie qui a pour actionnaires les trois principaux transporteurs japonais MOL, de NYK et de K Line, s’en tient quant à elle, à la réserve. Voire à l’hésitation en indiquant que l’année 2021 sera caractérisée par une « grande incertitude ».
Pourtant, jusqu’à présent, la bonne conjoncture du conteneur a offert au sixième transporteur mondial en capacités un confortable bénéfice d’un peu plus de 1,8 Md$, doublé par rapport à son précédent trimestre. Elle le doit à son positionnement et aux capacités offertes sur la route transpacifique fortement sollicitée depuis août 2020. Ses volumes sont en hausse de 40 % sur cette ligne. Les revenus ont atteint 4,7 Md$, en hausse de 26 % par rapport au trimestre précédent.
ONE, dont l'exercice financier a été clôturé le 31 mars, enregistre une diminution du fret transporté sur l’ensemble des lignes et pour l'ensemble de l'année (11,9 MEVP). Son bénéfice annuel atteint les 3,5 Md$ contre 105 M$ comptabilisé pour l'exercice 2019. Le transporteur a par ailleurs subi une inflation de ses frais généraux en partie en raison de la congestion portuaire. Mais ces facteurs ont été compensés par une augmentation des taux de fret et une diminution des coûts de soute et d'exploitation.
Tensions et absence de prévisions annuelles
« L'environnement économique de l'exercice 2021 variera en fonction de l'évolution de la situation mondiale du Covid-19. Il est donc extrêmement difficile de faire une prévision de performance et à ce titre, les prévisions pour l'exercice 2021 ne sont pas encore finalisées, indique l’entreprise. Alors que la demande se maintient à la hausse, la pression excessive sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement mondiale déclenchée par les restrictions résultant de la pandémie demeure. »
Elle contraste en cela avec le leader mondial du transport maritime par conteneurs, Maersk, qui a rehaussé ses prévisions annuelles de quelques milliards de dollars, gageant sur une forte demande pour l’ensemble de l’année. 2021 sera agitée du fait des pressions sur les points nodaux de l’appareil d’approvisionnement mondial. La plupart des transporteurs ne s’attendent pas, à ce niveau, à une amélioration significative avant le troisième, voire le quatrième trimestre.
A.D.