Pilier des projets énergétiques de la Russie dans l'Arctique, SCF est à nouveau dans le collimateur de la communauté internationale. La principale compagnie maritime russe Sovcomflot, qui peine depuis le début des sanctions à trouver des postes d'amarrage dans les ports européens pour décharger ses cargaisons, est confrontée à une nouvelle pression après que le Royaume-Uni a rejoint la semaine dernière les pays qui lui ont imposé des sanctions, avec des implications pour l'assurance et la certification.
Avant même que Londres n'impose des sanctions à la société – en même temps qu'à des banques russes, oligarques du pays et industriels –, le pétrolier NS Champion exploité par SCF avait été contraint de dérouter de la Grande-Bretagne le 28 février vers le Danemark en raison des restrictions d'accostage imposées aux navires russes.
L’Union européenne a inscrit SCF sur la liste des sociétés d'État russes avec lesquelles il est « interdit de s'engager directement ou indirectement dans toute transaction » après le 15 mai. Le Canada l'a ajouté à une liste d'entités désignées dès le mois de février, tandis que les États-Unis, qui viennent de décréter une interdiction totale du pétrole et du gaz russes, lui ont interdit de lever des capitaux sur leurs marchés financiers.
Qu’adviendrait-il de SCF sans couverture ?
Le secteur maritime russe est déjà aux prises avec la réduction progressive des services, notamment la certification des navires, essentielle pour garantir l'assurance et l'entrée dans les ports mais fournis par des prestataires étrangers de premier plan tels que la société britannique LR et la société norvégienne DNV.
La décision prise par le Royaume-Uni d'imposer un gel des avoirs complique encore un peu plus l’accès aux compagnies d'assurance ou aux réassureurs basés au Royaume-Uni. « Aucun contrat ne peut fonctionner sur la base d'un gel des avoirs », indiquent les assureurs. La compagnie norvégienne Skuld fournirait encore une certaine couverture d'assurance pour les navires SCF.
La Russie a représenté 19 % des importations britanniques de GNL en 2021.
A.D.