L’information a été révélée le 3 octobre par France Info, confirmée ensuite par le parquet national financier (PNF). L’actuel secrétaire général de l'Élysée a été mis en examen le 23 septembre dernier pour « prise illégale d'intérêts » et défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Le PNF évoque l’ouverture d’une information judiciaire « suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée le 30 janvier 2020 par l'association Anticor devant le juge d’instruction du tribunal judiciaire de Paris ». C’est cette modalité de « constitution de partie civile » qui a autorisé la relance des investigations en juin 2020 car elle permet de désigner un juge d'instruction.
L’affaire remonte à 2018, à la suite de la publication de plusieurs articles de Mediapart qui ont déclenché l’ouverture d’une enquête par le le PNF afin de « vérifier si les règles relatives à la mise en disponibilité des agents publics ont bien été respectées » lorsque Alexis Kohler a rejoint l'armateur en 2016. Elle fut classée sans suite en août 2019, l'analyse des éléments recueillis ne permettant pas de « caractériser les infractions initialement suspectées ».
Conflit d’intérêts ?
L'association anticorruption Anticor a, pour sa part, adressé plusieurs plaintes au parquet national financier (PNF) pour « prise illégale d'intérêt » entre les postes d'Alexis Kohler dans la fonction publique et ses liens avec le groupe fondé et dirigé par des cousins de sa mère, la famille Aponte, et pour « omission substantielle de ses intérêts », en dissimulant deux éléments dans ses différentes déclarations sur l'honneur à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) : ses liens familiaux avec l'armateur italo-suisse et le fait d'avoir été impliqué, comme fonctionnaire, dans des décisions concernant MSC.
Le haut-fonctionnaire siégeait de 2010 à 2012 au conseil de surveillance du Grand Port maritime du Havre (GPMH) comme représentant de l'Agence des participations de l'État (APE). À ce titre, en septembre 2010 et 2011, il a pris la parole et voté en faveur de contrats à venir entre le GPMH et Terminal Normandie MSC (TNMSC), filiale française de l'armateur et acteur majeur de l'extension du port alors en cours.
Le bras droit d’Emmanuel Macron a notamment, en qualité de représentant de l'État au conseil d'administration de la société STX France, participé en février 2012, à une délibération du conseil autorisant la conclusion d'un contrat d'achat d'un paquebot par la société MSC, gros client des Chantiers de l’Atlantique.
Aucune mesure de contrôle judiciaire n'ayant été prise à son encontre, Alexis Kohler peut rester en fonction, a fait valoir le PN
La rédaction