En novembre, on disait l’opération imminente parce que les deux géants de la manutention, contrôlant en position monopolistique les quais de Hambourg, Bremerhaven et Wilhelmshaven, avaient repris les négociations en vue de créer une coentreprise ans laquelle seraient versés tous leurs terminaux à conteneurs situés dans les ports allemands. L’affaire n’est toutefois pas si simple car ils ne sont pas seuls à la barre de leurs actifs.
HHLA exploite trois terminaux à Hambourg – Container Terminal Altenwerder (CTA), Container Terminal Burchardkai (CTB) et Container Terminal Tollerort (CTT)–, et Eurogate contrôle le Container Terminal Hamburg dans le premier port allemand mais aussi des installations à Bremerhaven et à Wilhelmshaven via sa filiale Eurokai. APM Terminals (Maersk) est un partenaire d’Eurogate à 50 % dans le NTB à Bremerhaven. TIL (MSC) est actionnaire à 50 % du MSC Gate Bremerhaven aux côtés d’Eurogate.
Outre son partenariat avec HHLA au sein du CTA, Hapag-Lloyd est aussi associé à hauteur de 30 % d’Eurogate dans le JWP Wilhelmshaven. Cosco a fait son entrée sur les quais allemands récemment en envisageant une participation de 35 % dans le CTT de HHLA. HHLA gère en outre le terminal con-ro de Hamburg Unikai, dans lequel Grimaldi détient 49 % des parts.
Selon Radio Bremen, l’organisme public de télévision et de radio allemand basé à Brême, les deux groupes ont convenu d'arrêter les négociations pour le moment, en invoquant les « incertitudes » dans le secteur des ports et de la logistique. La conjoncture économique, qui a changé et dont profitent aussi les manutentionnaires, rend peut-être le rapprochement moins urgent que dans le contexte où il avait été échafaudé.
Adeline Descamps