Lloyd's Register, Samsung Heavy Industries et la compagnie maritime malaisienne MISC, par l'intermédiaire de sa compagnie pétrolière AET basée à Singapour, ont signé un protocole d'accord prévoyant l'entrée en service de deux VLCC bicarburants à l'ammoniac fin 2025 et début 2026.
La conception de ces navires découle d'un projet annoncé par les entreprises en janvier 2020, en collaboration avec MAN Energy Solutions, visant à explorer l'ammoniac comme carburant marin. En 2021, ils ont élargi leur collaboration à d'autres membres et l'ont baptisée « Initiative Castor ». Un consortium qui planche plus globalement sur la fabrication de navires zéro carbone.
Samsung Heavy Industry (SHI) a reçu en septembre 2020 la première certification de base de Lloyd's Register pour les concepts d’un aframax (80 000 à 120 000 tpl) sans émissions de carbone. Suite à l'approbation de principe, ils avaient donné l’horizon 2024 pour une commercialisation.
Requalifier les compétences
« Les efforts de notre collaboration nous ont amenés à ce moment historique où nous verrons bientôt la livraison des deux premiers VLCC zéro émission au monde, qui seront détenus et exploités par AET. La mise à l'eau de ces navires n'est pas le seul objectif. Il faudra aussi s'assurer de la requalification des compétences et de la disponibilité des installations de soutage, qui sont essentielles au fonctionnement dans le temps de ces deux nouveaux navires », rappelle Datuk Yee Yang Chien, PDG du groupe MISC.
Tout en poursuivant le processus de conception, les entreprises entendent intégrer leur projet dans le principe de corridor vert afin de favoriser le développement des infrastructures d’avitaillement. Les membres de l'initiative Castor étudieront en outre la mise en place de formations adaptées pour les marins « dans au moins deux établissements de formation maritime » pour veiller « à ce que l'équipage reçoive les compétences au bon fonctionnement de pétroliers nets d’émissions ».
L’armateur belge Euronav a commandé en avril 2021 deux grands pétroliers auprès du constructeur sud-coréen Hyundai Samho au GNL, mais dont il était question de les configurer également à l’ammoniac.
A.D.