La conjoncture automobile met le roulier en mode crise

La chute drastique de la demande de véhicules observée dans la plupart des grands marchés de consommation et la mise à l’arrêt forcée des industries dans les grands pays constructeurs devraient se solder par une chute des ventes mondiales de voitures de 22 % en 2020. Les opérateurs spécialisés dans le transport automobile patinent.

Le marché automobile mondial devrait vivre en 2020 la pire année jamais enregistrée pour le secteur, avec une baisse prévue des ventes de plus de 22 %. Soit 70,5 millions de véhicules. Toute les régions sont touchées, mais c’est en Europe que la baisse devrait être la plus forte (- 23 %).

Selon les données compilées par la Lloyd's List Intelligence pour son dernier Shipbuilding Outlook, les escales mondiales des ferries ont chuté de façon alarmante entre le 11 mars et 11 mai, à environ 9 000 par semaine, soit une baisse de quelque 40 % par rapport à la moyenne de 15 000 enregistrée pour la même période en 2019.

- 64 % au Japon

Au Royaume-Uni, le trafic roulier a chuté de 12,4 % au cours du premier trimestre de l'année, tandis que les volumes de fret non accompagné ont baissé de 9 %. Selon la British Ports Association, les traversées en ferry entre le Royaume-Uni et la République d'Irlande ont diminué de 7,2 % au cours du premier trimestre de l'année, tandis que les services entre le Royaume-Uni et l'Europe continentale ont diminué de 25,8 % en raison de l'entrée en vigueur des restrictions de déplacement.

Parmi les principaux pays exportateurs de voitures, la Suède, qui n'a pas imposé le même niveau de restrictions que le reste de l'Europe, apporte une éclaircie : les exportations de véhicules de Göteborg, en grande partie issues des productions de Volvo, ont augmenté depuis la fin avril.

Les exportations de voitures du Japon, quant à elles, ont chuté de 64 % par rapport à l'année dernière, soit presque autant que la chute enregistrée à la suite du tremblement de terre et du tsunami de 2011.

Les plans sociaux se multiplient dans le ferry européen

Ce mois-ci, les opérateurs de ferries ont progressivement recommencé à augmenter leurs services, avec la réouverture des frontières. Mais pour autant les plans sociaux se profilent dans le ferry européen. Dernier en date annoncé, celui de l'opérateur danoisde ropax DFDS, qui envisage la suppression de 650 emplois afin de s'adapter aux « nouvelles conditions du marché ». L’entreprise prévoit en outre de regrouper certaines opérations commerciales, de concentrer sa division ferries sur le transport de marchandises, d'optimiser les opérations de terminaux portuaires et de transport, et d'autres changements structurels.

Le secteur se bat sur un autre front. Une série d'incendies sur des transporteurs de voitures ces dernières semaines – les Cruise Bonaria, Polaris Highway à Zeebrugge et Höegh Xiamen dans le port de Jacksonville en Floride – a conduit l'armateur italien Emanuele Grimaldi à réitérer ses préoccupations. La problématique des marchandises mal déclarées sur les porte-conteneurs et les départs de feu sur les ferries et rouliers est récurrente et néanmoins toujours en attente de solutions. Le dirigeant italien demande notamment de nouvelles règles. Grimaldi est particulièrement touché. En 2019, deux de ses rouliers – Grande America et Grande Europa – ont été classés en pertes suite à des incendies.

La rédaction

 

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