Bruxelles, qui a jusqu'au 17 avril pour donner son avis, rejetterait le dossier dont les termes contreviendraient aux lois sur la concurrence au sein de l’UE.
La fusion des chantiers navals italien et français – par la prise de contrôle des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire par le groupe italien – doit permettre de faire émerger un groupe européen à la taille critique dans la construction navale, loin devant le n° 2 européen, l’allemand Meyer Werft. Selon les accords entre Paris et Rome, Fincantieri détiendrait 50 % du capital de la nouvelle société avec 1 % supplémentaire concédé par l’État français qu’il pourra reprendre si Fincantieri déroge à ses engagements. Or, selon l’agence de presse Reuters, Bruxelles rejetterait le dossier dont les termes contreviendraient aux lois sur la concurrence au sein de l’UE.
Interrogée par les médias Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence et vice-présidente du nouvel exécutif européen, a refusé de commenter l’information de l’agence de presse. La Danoise est connue pour avoir refusé la fusion Alstom-Siemens dans le ferroviaire.
Quant aux raisons du véto que pourrait opposer la Commission européen, Reuters cite notamment la vente d'actifs et/ou le transfert de technologie à la concurrence que les deux entreprises candidates à la fusion ne seraient pas prêtes à concéder. Un autre sujet échaude les esprits européens : Fincantieri et le puissant chantier naval chinois CSSC sont liés par un partenariat selon lequel l’Italien doit construire des paquebots sur les chantiers de Shanghaï pour le compte de l’américain Carnival. L’Europe, qui a n’a pas su préserver l’industrie de la construction navale largement dominée par les Asiatiques, dont les Chinois, les Sud-Coréens et dans une moindre mesure les Japonais, craindrait-elle aujourd’hui la fuite d’un savoir-faire ?
La rédaction