« Ayant une part importante de notre flotte gérée commercialement dans le segment du vrac sec, nous souhaitons jouer un petit rôle en rendant l'un des pires polluants au monde plus difficile d'accès », justifie Cyril Ducau, le directeur général d’Eastern Pacific Shipping (EPS). Le français d’origine entend ainsi accompagner l’engagement pris par les États lors de la COP26 d’éradiquer progressivement le charbon.
Opérateur de 38 vraquiers sous gestion commerciale (26 Mt par an), EPS, qui ne transporte plus de charbon sur aucun de ses vraquiers depuis deux ans, n'autorisera désormais plus le transport de charbon sur les navires faisant l'objet d'accords spot ou à court terme.
Problématique de la cargaison
La société singapourienne est a priori le premier de son secteur à prendre la problématique par l’amont, en abordant l'impact climatique d'une cargaison, quelle qu'elle soit. Jusqu’à présent, les compagnies se concentrent sur la flotte et ses émissions. Elles travaillent ainsi à l'abandon des combustibles fossiles et planchent sur des carburants alternatifs.
Or, pour les pétroliers et les vraquiers transportant du charbon, le CO2 contenu dans la cargaison dépasse de loin le CO2 généré par la combustion, disent schématiquement les experts, mais seules les émissions liées aux soutes sont comptabilisées aux fins de l'ESG.
EPS en est manifestement consciente : « Nous savons que la décarbonation n'est pas exclusive à la façon dont nous déplaçons les navires, ce que nous déplaçons compte aussi ».
Dans un contexte de réglementation accrue, l'année 2021 a été marquée par le lancement de différentes initiatives, tant de la part des affréteurs que des propriétaires. Vingt-sept compagnies maritimes ont par exemple signé l'accord Sea Cargo Charter, par lequel ils s’engagent à une transparence sur les émissions de CO2 au-delà de ce qu’exige l'OMI.
La rédaction
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