Le ralentissement de l'activité économique dans la zone euro s'est accentué ce mois-ci et l'économie est susceptible voire serait déjà entrée en récession, les consommateurs limitant leurs dépenses dans un contexte de crise du coût de la vie tandis que les fabricants sont affectés par les coûts élevés de l'énergie qui ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. « Une récession dans la zone euro est envisageable alors que les entreprises font état d'une détérioration des conditions d'activités et d'une intensification des pressions sur les prix liées à la flambée des coûts de l'énergie », indique le sondage de S&P Global auprès des directeurs d’achat.
Tous les indicateurs se sont dégradés depuis août. L'indice PMI composite, considéré comme un baromètre de l'évolution globale de l'économie, a reculé ce mois-ci à 48,2 en première estimation. C’est le troisième mois consécutif où il reste sous le seuil de 50 délimitant croissance et contraction de l'activité. En août le PMI composite était ressorti à 48,9. Le sous-indice des nouvelles commandes s’est en outre détérioré, tombé à 46 contre 46,9 le mois précédent.
Maîtriser l’inflation
L’indicateur du secteur manufacturier a chuté à 48,5, celui des perspectives des entreprises a décéléré, à 53,8, son niveau le plus bas depuis mai 2020, tandis que le sous-indice de la production, qui entre dans le calcul du PMI composite, est ressorti à 46,2 après 46,5 le mois dernier.
« L'enquête a montré que les prix avaient augmenté plus rapidement ce mois-ci, ce qui devrait inquiéter la Banque centrale européenne ». L’institution, qui a pour objectif principal de veiller à la stabilité des prix, a relevé ses taux d'intérêt directeurs de 75 points de base au début du mois de septembre pour tenter de maîtriser l'inflation. En août, elle était quatre fois supérieure à son objectif.
La rédaction
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