Les 25 000 membres du Syndicat de solidarité des chauffeurs routiers (représentant 6 % des effectifs du pays) ont à nouveau cessé le travail le 24 novembre pour protester contre l'expiration à la fin de l'année d'un accord leur garantissant un salaire minimal. Le gouvernement conservateur du président Yoon Suk-yeol a accordé le fait que cette garantie serait prolongée de trois ans mais le syndicat exige qu'elle devienne permanente.
En juin, ils avaient déjà observé une grève de huit jours, qui avaient coûté, selon les estimations de l’exécutif, plus de 1,2 Md$ à l'économie du pays, en raison des perturbations dans la logistique des voitures, de l’acier et des produits pétrochimiques.
Les syndicats estiment que, sans une garantie permanente de salaire minimal, les chauffeurs deviendront plus vulnérables au travail excessif, au non-respect des temps de repos et à d'autres risques pour leur sécurité alors que plus de 4 000 accidents mortels du travail ont été recensés entre 2020 et 2021 en Corée du Sud, selon le ministère du Travail.
Pouvoir de nuisance
Plusieurs entreprises ont indiqué le 25 novembre être dans l’incapacité de sortir de l’usine leurs productions quotidiennes. Ainsi de Hyundai Steel et des 8 000 t d’acier à Pohang, dans le sud-est du pays, tandis que l’autre géant de l'acier, Posco, étudie les voies maritimes ou ferroviaires pour livrer ses volumes.
L'association de l'industrie du ciment a déclaré que ses membres n’ont pas été en mesure d’expédier les 200 000 t quotidiennes et estime la perte de production à environ 14,3 M$. Pour sa part, Hyundai Motor à Ulsan comme Kia à Gwangju ont opté pour la livraison directe de véhicules aux clients. Les entreprises redoutent le blocage des ports, des sites pétrochimiques et industriels, ainsi que des entrepôts logistiques.
« Le public ne tolérera pas que la chaîne d'approvisionnement nationale soit prise en otage dans un contexte de crise économique », a réagi le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, n’excluant pas une intervention si le mouvement venait à se prolonger.
La rédaction