Le dossier de la reprise de La Provence, ouvert il y a près de dix mois, ne semble pas encore à l’épilogue. Selon l’AFP, qui a eu accès au jugement, le tribunal de commerce de Marseille a annulé le vote du conseil d’administration du groupe la Provence du 9 mai en faveur de l’offre portée par CMA CGM. Le groupe de transport maritime et logistique, également basé à Marseille, avait fait une propositon à 80 M€ pour acquérir les 89 % du capital détenus jusque-là par le Groupe Bernard Tapie (GBT), en liquidation judiciaire depuis 2020.
Dans le même jugement, le tribunal a par ailleurs suspendu la clause d’agrément dont bénéficiait Xavier Niel. Prévue dans les statuts du journal, cette disposition exige un accord à l’unanimité des administrateurs pour tout nouveau repreneur. En tant qu’actionnaire minoritaire de la Provence avec sa filiale Avenir Développement (11 % des parts), le fondateur de Free pouvait donc opposer un veto à la CMA CGM. Son offre, de 20 M€ n’avait, quoi qu’il en soit, pas convaincu, ni les salariés des quotidiens, ni l’administrateur judiciaire.
Les jeux ne sont pas fait
Le jugement suspend en outre l’ensemble de cette procédure. Mais, a réagi CMA CGM, plus « rien ne s’oppose désormais à la cession des titres du groupe la Provence », rappelant que son offre « a été retenue par le liquidateur et a obtenu l’approbation des six CSE ».
Mais rien ne permet de l’affirmer. Le droit de veto de Xavier Niel a déjà fait l’objet d’une suspension, émise par le tribunal de commerce de Marseille, mais retoquée ensuite par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Les avocats d’Avenir Développement n’ont pas encore indiqué s’ils comptaient faire appel. Xavier Niel peut encore actionner son droit de préemption, qui l’obligerait à s’aligner sur l’offre de la CMA-CGM.
La rédaction