L’armateur français du transport maritime de conteneurs et d'autres grandes multinationales appellent les gouvernements à aligner leur relance économique post-Covid sur les dernières données scientifiques en matière de climat.
155 entreprises, représentant une capitalisation boursière cumulée de plus de 2 400 Md$ et de 5 millions d'employés, ont signé une déclaration exhortant les gouvernements du monde entier à indexer les aides et investissements octroyés au titre de la relance économique sur des critères « verts ». Parmi les signataires, Rodolphe Saadé, PDG du groupe CMA CGM, qui en fin d’année dernière enjoignait le président de la République française Emmanuel Macron à rejoindre la coalition internationale qu’il a initiée pour fédérer les acteurs du transport et de la logistique « autour de l’émergence des énergies propres de demain pour un transport décarboné ».
Alors que les débats autour de la relance économique mondiale se mulitiplient, que les gouvernements du monde entier annoncent des plans d'une valeur de plusieurs milliards de dollars pour aider les économies à se remettre des effets de la pandémie et qu'ils s'apprêtent à soumettre leur propositions pour lutter contre le changement climatique, les entreprises de l'initiative « Science Based Targets » appellent à des politiques qui « renforceront la résistance aux chocs futurs » et au soutien des investissements respectant les termes de l’accord de Paris, le but étant de parvenir à des émissions nettes nulles bien avant 2050.
Réinitialiser l’économie mondiale
« Il est impératif que nous ne nous contentions pas de relancer l'économie mondiale - mais que nous la réinitialisions. Ce serait une tragédie si, après avoir dépensé 10 à 20 000 milliards de dollars d'argent public, nous nous contentions de reconstruire la même économie inégale, vulnérable et à forte intensité de carbone que nous avions auparavant », a souligné Andrew Steer, PDG du World Resources Institute et membre du conseil d'administration du SBTi.
CMA CGM rappelle pour sa part qu’il est « le premier armateur au monde » à avoir testé avec succès l'utilisation de biocarburants marins à bord des navires porte-conteneurs CMA CGM White Shark et CMA CGM Alexander von Humboldt. Ils sont en réalité plusieurs à avoir fait des tests l’an dernier quasiment au même moment, dont Maersk.
« Dans le but de contribuer à l'accélération et au développement de l'utilisation des biocarburants dans l'industrie maritime, nous avons passé un contrat fin 2019 avec Royal Dutch Shell pour fournir des dizaines de milliers de tonnes de biocarburants marins à sa flotte », indique-t-elle. En 2022, la flotte de CMA CGM comptera vingt navires au GNL, dont neuf géants de 23 000 EVP, cinq porte-conteneurs de 15 000 EVP, ainsi que six navires de 1 400 EVP en construction pour sa filiale intra-européenne Containerships.
A.D.