La Chine a produit 395,79 Mt de charbon en mars, selon les données du Bureau national des statistiques (NBS) publiées en début de semaine, soit l'équivalent de 12,77 Mt par jour, contre 10,99 Mt par jour en mars 2021 et 11,64 Mt par jour pour les deux premiers mois de 2022. Au cours du premier trimestre de l'année, la production s’est élevée à 1,08 milliard de tonnes, en hausse de 10 % sur un an. Pékin, qui vise à désolidariser ses besoins énergétiques des remous géopolitiques causées par le conflit en Ukraine, n’est pas loin de son objectif quotidien fixé à 12,6 Mt cette année.
Cette donnée est à mettre en perspective avec les importations qui, à 16,42 Mt en mars, sont en chute libre de près de 40 % par rapport à la même période de l’an dernier.
Les stocks de charbon des principaux services publics de huit provinces côtières s'élevaient à 28,18 Mt début avril, selon les analystes de Changjiang Securities, soit environ 6 Mt de plus qu'à la même période l'année dernière. Leur consommation était pourtant inférieure de 12 % à celle de l'année dernière, en partie à cause des fermetures d'usines, de la suspension des activités et des restrictions de la mobilité dans des villes comme Shanghai, sous les assauts du Covid.
Lutter contre la flambée des prix
Les restrictions sanitaires n’ont pas épargné certaines mines du Shanxi, la principale région d'extraction du charbon, où le taux d'utilisation des capacités de production a chuté de 1,5 % début avril par rapport à la fin mars.
La Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), chargée de la planification économique de la Chine, prévoit de fixer des normes dans le but de stabiliser le marché du charbon, en proie à la flambée des cours. Les prix sur le marché domestique sont restés élevés malgré un recul par rapport au record de 257,3 $ la tonne atteint en octobre 2021.
Parmi les mesures prises pour assurer la stabilité des approvisionnements et des prix du combustible, la NDRC a exhorté en mars les producteurs et les acheteurs de charbon à honorer au moins 80 % des contrats de charbon à moyen et long terme déjà signés. Étant entièrement sous des contrats d'approvisionnement à long terme avec des sociétés minières locales – pratique vivement encouragée par l’exécutif chinois –, les services publics n’auraient ainsi pas besoin de s'approvisionner sur le marché au comptant et pourraient rester à l’abri de la flambée des cours.
Si le pays parvient à porter sa capacité d'extraction à 300 Mt cette année pour réduire son indépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger, le vrac sec ne devrait pas en sortir gagnant.
A.D.