Les ventes automobiles en Chine ont accusé en septembre 2021 un repli de 17,3 % sur un an. Le pays connaît actuellement des coupures de courant généralisées qui ont entraîné des fermetures totales ou partielles d'usines.
Un peu plus de 1,5 million (1,58 million) de voitures ont été vendues dans le pays contre 1,47 million en août, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA). Sur une base de comparaison d'un an, il s'agit du quatrième mois de repli d'affilée.
« Comme les achats à l'étranger de puces et d'autres pièces sont bloqués, la chaîne d'approvisionnement ne peut être alimentée que sur une base hebdomadaire, ce qui entraîne des pertes énormes en matière de production », relève la CPCA. Les véhicules dits « propres » ont toutefois tiré leur épingle du jeu avec quelque 355 000 ventes (+ 185 % sur un an). L'américain Tesla a notamment écoulé 56 000 voitures en un mois, ce qui constitue un record pour la marque depuis le lancement de sa méga-usine à Shanghai il y a deux ans.
Coupures d’électricité
Le pays connaît actuellement des coupures de courant généralisées qui ont entraîné des fermetures totales ou partielles d'usines. Les raisons en sont multiples mais elles sont principalement liées à la forte dépendance du géant asiatique au charbon, lequel assure 60 % de sa production électrique.
Les autorités chinoises ont demandé dernièrement à 72 mines de charbon d'augmenter leur production, en pleine crise de l'énergie, alors que la Chine est le premier consommateur mondial de charbon. Les mines situées en Mongolie Intérieure, une région majeure de production de charbon en Chine, ont reçu une note officielle les enjoignant à augmenter la production de 98 Mt, a révélé Securities Times.
Importations de charbon en hausse de 76 %
Les importations de charbon de la Chine ont bondi de 76 % en septembre (32,88 Mt), les centrales électriques se bousculant pour trouver du combustible afin d'atténuer la pénurie d'énergie qui fait grimper les prix du charbon domestique à des niveaux record.
Pékin a également autorisé les centrales électriques au charbon à répercuter les coûts élevés de production sur certains utilisateurs finaux à des prix basés sur le marché, une rupture importante avec la politique précédente qui permettait à l'industrie de conclure des accords à prix fixe avec les fournisseurs. Cette décision a renforcé les inquiétudes quant à la montée des pressions inflationnistes mondiales.
Les industries gourmandes en énergie, telles que les producteurs d'acier, d'aluminium, de ciment et de produits chimiques, devraient être confrontées à des coûts d'énergie plus élevés et plus volatils dans le cadre de la nouvelle politique, ce qui gonflera leurs coûts et réduira leurs marges bénéficiaires. La Chambre de commerce européenne a déclaré à Reuters que certaines entreprises européennes présentes dans le pays sont confrontées à des retards dans les commandes.
Exportations robustes
Malgré les perturbations, la capacité exportatrice de la deuxième plus grande économie du monde reste robuste. Les exportations ont même augmenté de manière inattendue en septembre.
Parallèlement, Pékin, premier producteur mondial d'acier, a demandé il y a quelques jours aux aciéries de 28 villes de réduire leur production hivernale d'au moins 30 % afin d'atteindre ses objectifs en matière de production et de climat.
A.D.
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