Le think tank britannique, qui étudie les effets du réchauffement climatique sur les marchés financiers, rejoint la cohorte d’experts condamnant les énergies fossiles. À la nuance près qu’il la programme à la fin de la décennie 2020.
Avant l'épidémie de Covid-19, la plupart des experts situaient entre le milieu et la fin de la décennie 2020 le sommet de la demande mondiale de pétrole. Les groupes pétroliers mettent davantage le curseur vers 2030. Mais la crise générée par l'épisode de confinement mondial pourrait accélérer le processus, estime Carbon Tracker. Pour le think tank basé à Londres qui étudie les effets du réchauffement climatique sur les marchés financiers, il se pourrait même que le pic ait été atteint.
Les entreprises des énergies fossiles représentent aujourd'hui 18 000 milliards de dollars en actions cotées, soit un quart de la valeur des marchés, relève le rapport. Si la demande reculait de 2 % par an – conformément aux objectifs de l'accord de Paris de maintenir le monde sous 2°C de réchauffement – leurs profits futurs seraient amputés des deux tiers. Ils tomberaient à 14 000 milliards, au lieu des 39 000 milliards estimés par la Banque mondiale, selon le calcul de Carbon Tracker.
À ce jour, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une chute de 8 % de la demande d'or noir en 2020 mais redoute un regain d’intérêt pour le charbon. « Il est temps de préparer une liquidation ordonnée des actifs fossiles et de gérer l'impact sur l'économie mondiale, plutôt que d'essayer de soutenir ce qui n'est pas soutenable », tance le rapport, qui à défaut prédit « une onde de choc massive pour l'économie mondiale et des risques d'instabilité dans certains gros pétro-États ».
La rédaction