Il aurait dû être porté par la remontée franche du cours du brut mais les sanctions européennes en représailles à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont contraint la major britannique à vendre sa participation de 19,75 % dans le groupe pétrolier russe Rosneft. Ce retrait se solde par un déficit de 20,38 Md$. En comparaison, le premier trimestre de 2021 s'était matérialisé par un bénéfice de 4,9 Md$ alors que la reprise était encore timide.
Le groupe était présent depuis plus de 30 ans en Russie et comptait depuis 2013 parmi les actionnaires de Rosneft. Il s’est engagé en outre à se séparer de ses autres intérêts dans le pays.
Hors éléments exceptionnels (dont Rosneft), ses bénéfices s’établissent à 6,2 Md$ à la fin mars contre 2,63 Md$ il y a un an. Le chiffre d'affaires a bondi de 40 % à 51,2 Md$ contre 36,49 Md$ à la même période l’an dernier. Il s'agit toutefois d’un niveau inférieur d'un milliard à la performance enregistrée au quatrième trimestre 2021 (52,23 Md$). BP a en outre réduit son endettement, passé de 30,6 Md$ à 27,5 Md$ depuis décembre 2021.
Hausse prévisible du cours du baril
Durant les trois premiers mois, la société a cédé des actifs pour un montant de 1,2 Md$ et envisage d'investir jusqu'à 18 Md£ au Royaume-Uni d'ici 2030, « pour aider le pays à atteindre son but de neutralité carbone. »
En matière d’énergies renouvelables, BP a étoffé sa capacité de 1,8 GW pour atteindre 24,9 GW, en raison principalement de l’obtention de l'appel d'offres ScotWind pour un projet d'éoliennes offshore de 2,9 GW. Pour ses détracteurs, les investissements dans les champs pétroliers et gaziers en mer du nord « rappellent que les carburants fossiles, avec les dégâts environnementaux et géopolitiques qu'ils entrainent, restent au coeur de l'entreprise pour l'instant ».
La Commission européenne devrait proposer dans les heures qui viennent un sixième paquet de sanctions comportant notamment un arrêt progressif des importations de pétrole russe. Il est attendu que la décision raffermisse le cours des hydrocarbures, qui ont flirté avec leurs records historiques depuis l'offensive russe en Ukraine, grimpant à 139 $ le baril avant de se stabiliser ces derniers jours autour de 110 $.
La rédaction
photo : ©BP