Dans le cadre de son plan de relance, le gouvernement d'Angela Merkel avait débloqué 9 Md€ l'an dernier en faveur de l’hydrogène. Un bilan de cette stratégie vient d’être présenté à l’issue d’une réunion ministérielle sur la « stratégie hydrogène ». Et à quelques jours d'élections législatives qui désigneront un nouvel exécutif à la tête du pays le 26 septembre, le sujet ne fait pas débat entre les principaux candidats à la chancellerie. Ils soutiennent tous l'hydrogène industriel.
En un peu plus d'un an, 62 projets d'investissement ont été approuvés par Berlin, pour un total de 33 Md€, dont 8 milliards de fonds publics. Siemens, Thyssenkrupp, Daimler... sont les plus actifs dans les projets, aidés par les financements publics allemands et européens.
Hambourg a annoncé pour sa part un « pôle européen de l'hydrogène », doté de l'un des plus gros électrolyseurs du monde, en lieu et place d'une ancienne centrale à charbon d’ici 2025.
Former des chaînes d'approvisionnement en hydrogène vert
Selon un rapport du parlement allemand, le coût de l'hydrogène vert atteint en moyenne 16,5 centimes par kilowattheure en Europe, soit trois fois plus que le gris, alors que le prix de l'électricité en Allemagne est déjà le plus élevé de l'UE. À court terme, l'Allemagne devra donc en importer massivement pour répondre à ses besoins. Pour limiter ce recours, le pays a prévu d'investir 2 Md€ dans des partenariats à l'étranger « et ainsi former des chaînes d'approvisionnement en hydrogène vert ». Berlin lorgne notamment sur l'Afrique du Nord, où le potentiel du solaire est considérable. Fin 2020, le gouvernement a débloqué 90 M€ d'aides pour développer des installations au Maroc.
De leur côté, les industriels poussent davantage en faveur de la production d'hydrogène bleu (fabriqué à partir de gaz naturel notamment), associé à une technologie de capture et stockage du carbone (CSC). Cette proposition ne semble pas convaincre au plus haut niveau de l’exécutif.
L’Allemagne a récemment revu ses objectifs climatiques, et compte désormais atteindre la neutralité carbone en 2045, contre 2050 auparavant, après une décision de la Cour constitutionnelle critiquant le manque d'ambition des pouvoirs publics.
Selon l’institut de recherche Fraunhofer, la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité a atteint pour la première fois 50 % en 2020 contre moins de 25 % en 2011.
La rédaction
©Hambourg