Le port belge ne devrait pas échapper au mouvement national en Belgique ce lundi 20 juin observé par de nombreux syndicats dont les revendications portent sur les conditions de travail et les niveaux d’investissement dans le secteur public.
Aguerri par la grève générale du secteur public fin mai aux trois niveaux du pays – fédéral, communautaire et régional –, qui a paralysé de nombreuses opérations portuaires, le port d’Anvers-Bruges se prépare à être impacté en ricochet par les appels au débrayage les 21, 23 et 25 juin lancés au niveau européen. Le 31 mai, la plupart des pilotes avaient observé la grève et les écluses ne fonctionnaient pas. Le mouvement intervient alors que le deuxième port européen, qui vient de fusionner avec Zeebrugge, doit faire face à la congestion liée aux arriérés post-covid et est déjà soumis à une pression considérable à l'approche de la haute saison.
Les revendications au niveau européen portent sur les conditions d’emploi et du dialogue social ainsi que le manque d’investissement dans le secteur public. L'aéroport de Bruxelles s'attend aussi à de fortes perturbations ce lundi 20 juin en raison d'une série d'appels à la grève des employés des sociétés de sécurité de l'aéroport international et des personnels des compagnies Brussels Airlines et Ryanair. Mais le mouvement n'affectera pas la société nationale belge des chemins de fer (SNCB), qui a annoncé son intention de faire rouler des trains supplémentaires.
Mouvements perlés
Au Royaume-Uni, plus de 50 000 travailleurs appartenant au syndicat Rail, Maritime and Transport Workers ont prévu de suivre le mouvement, ce qui pourrait mettre le réseau ferroviaire britannique complètement hors-service, notamment le mardi 21 juin.
Les conflits sociaux se multiplient dans les ports européens. Outre-Rhin, où jusqu'à trois quarts des employés portuaires sont syndiqués, les négociations salariales s’essoufflent entre le syndicat ver.di, qui représente environ 70 % de la main-d'œuvre portuaire, et la Central Association of German Seaport Companies. Une « grève d’avertissement » a été décrétée notamment dans les ports de Bremerhaven, Wilhelmshaven et Hambourg. Les dockers de Hambourg, troisième port à conteneurs d'Europe et premier port ferroviaire, ont suspendu leurs opérations pour la première depuis plus de trente ans. Les grèves en Allemagne ont contribué à allonger les temps d'attente des navires à Bremerhaven et Wilhelmsen, mais curieusement pas encore à Hambourg, selon le dernier relevé de VesselsValue.
Pourtant, les opérateurs des feeders indiquent des retards allant jusqu'à cinq jours, les rotations entre Rotterdam et Dublin sont ainsi passés de six à neuf jours.
A.D.