La congestion ne concerne pas que les porte-conteneurs. VesselsValue a publié la semaine dernière un décompte portant sur l’accumulation des vraquiers à Rotterdam, port à conteneurs le plus fréquenté d'Europe mais aussi principal terminal d'importation de charbon.
Entre le 9 mai et le 29 juin, le temps d’attente des navires est passé de 48 heures à 186 heures. Il a depuis baissé à 113 heures mais reste très élevé pour cette période de l'année. En cause, le conflit russo-ukrainien qui a redistribué les flux. D'avril à juin, les volumes en provenance de l’Europe ont augmenté de 6,9 Mt, un niveau supérieur de 21 % par rapport à la même période de l'année précédente. Les échanges intra-Europe du Nord-Ouest ont augmenté de 8,2 Mt, ce qui a plus que compensé la baisse de 2,9 Mt des importations en provenance de la région de la mer Baltique, où se trouvent plusieurs ports russes clés.
Retour en force du charbon et de l’Afrique du Sud
« Le deuxième facteur le plus important est le commerce en provenance d'Afrique, qui a augmenté de 4,6 Mt, soit 72 %, et en particulier l'Afrique du Sud, qui a contribué pour 3 Mt à cette augmentation », explique l’analyste. Les fournisseurs européens d'électricité ont en effet été de fervents acheteurs du charbon sud-africain, malgré les prix élevés. Les exportations du charbon de ce pays vers l'Europe du Nord-Ouest n’avaient pas été aussi vives depuis 2014.
Les données des ports français du premier semestre devraient aussi témoigner de ce retour en grâce du fossile et de l’Afrique du Sud comme un partenaire. Ce dernier ne figurait plus dans les données du commerce extérieur de l’Hexagone pour ce qui est du charbon, et pas davantage dans la balance commerciale de l'Allemagne, l'Italie ou la Pologne. Reste à savoir, compte tenu des tonnes-milles, des volumes et d’autres paramètres, si le transport maritime de vrac en ressort gagnant.
A.D.