L’initiative de MSC fait suite à ses échanges avec quatre ONG environnementales – le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), OceanCare, WWF Grèce et Pelagos Cetacean Research Institute –, qui demandaient à la compagnie d’éviter un habitat critique pour les cachalots, dont il ne resterait que 200 à 300 individus.
Le leader mondial de la ligne régulère a décidé de dévier ses navires de la fosse hellénique, à l'ouest et au sud du Péloponnèse et au sud-ouest de la Crète, où se concentrent les cétacés.
Cette zone, particulièrement fragilisée, correspond à une route très fréquentée par les porte-conteneurs. Les paquebots de MSC Croisières utilisent également cette route de Méditerranée orientale pour se rendre vers des destinations grecques. « Après des échanges sur la base de travaux scientifiques, de légères modifications ont été apportées à leurs itinéraires pendant la saison des croisières, de mi-avril à octobre », précise la communication de MSC.
MSC, prescripteur ?
« Les baleines retrouvées mortes sur le rivage avec des marques d'hélices et des coupures ne sont que la partie visible de l'iceberg. Il y en a jusqu’à vingt fois plus qui meurent au large, et ces collisions ne sont jamais enregistrées. Lors de nos enquêtes annuelles, désormais nous voyons également moins de baleines que les années précédentes, ce qui est un sujet de préoccupation considérable », explique Alexandros Frantzis, directeur scientifique du Pelagos Cetacean Research Institute. « Nous craignons que sans une action urgente, les décès dus à des collisions avec des navires ne provoquent l'extinction très prochaine de cette population déjà peu nombreuse ».
Les ONG attendent désormais que d'autres compagnies maritimes suivent. « Si tout le trafic maritime de la zone procédait à ces ajustements mineurs, le risque de collision avec les cachalots serait réduit de près de 75 % », soutiennent les associations.
En dehors de la Méditerranée, les cachalots sont classés comme « vulnérables » sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) des espèces menacées. En raison de sa petite taille et de son isolement géographique, la population méditerranéenne est quant à elle classée comme « en danger ».
La rédaction