Mise à l'eau du premier porte-conteneur tout-électrique et bientôt autonome

Le Yara Birkeland, très attendu après de nombreux reports, a été mis à l’eau et poursuit sa campagne d’essai de deux ans. Entièrement électrique, autonome plus tard, le feeder de 120 EVP est destiné à transporter les produits du premier fabricant mondial d’engrais Yara depuis l’usine de Porsgrunn, au sud-est de la Norvège, vers le port de Brevik à une quinzaine de km. 

Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre et le ministre en charge des affaires maritimes (Fisheries and Ocean Policy) ont été associés à l’événement. Le premier « porte-conteneurs mondial entièrement exempt d'émissions et autonome » a quitté Horten, le 18 novembre, pour son voyage inaugural. Il a navigué dans le fjord d’Oslo pour atteindre le lendemain Oslo, distante de 56 km.

« Il permettra de réduire de 1 000 t les émissions de CO2 et d’économiser 40 000 voyages de camions par an », a commenté Svein Tore Holsether, le directeur général de Yara qui accueillait ses hôtes de marque. 

Le premier feeder tout-électrique de 120 EVP (autonomie de batterie de 120 km à une vitesse de 15 nœuds), est aussi tout-norvégien. Commandé par le groupe d’engrais Yara, il a été construit par le chantal Vard (groupe Fincantieri) tandis que les systèmes d’automatisation ont été conçus par Kongsberg Maritime et a bénéficié de fonds publics à hauteur de 133,5 millions de couronnes norvégiennes (13,3 M€). 

Le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre avec Bjørnar Skjæran, ministre de la Pêche et de la Politique maritime (à gauche), Svein Tore Holsether, PDG de Yara (en gilet jaune), et Geir Håøy, PDG de Kongsberg Gruppen, derrière le Premier Ministre. ©Kongsberg

Des retards et des revers

Après avoir subi plusieurs reports, le navire de 80 m de long et 3 200 tpl, dont la construction s'est achevée il y a un an, a fait l'objet en 2021 d'un équipement et d’essais en vue d'atteindre l'objectif ultime de l’autonomie complète. Il sera mis en service à l’issue de sa période d’essai, à partir de 2022. Mais l’autonomie devra attendre encore un peu. Il sera opéré en partie manuellement avant de s’affranchir de marins et de voir la passerelle disparaître. Soit pas avant trois à cinq ans. En revanche, la salle des machines a bel et bien été remplacée par des murs de batteries totalisant une capacité de 6,8 MWh. 

Trajet fixe mais avec obstacles

Le Yara Birkeland est destiné à transporter les produits du fabricant d’engrais azotés Yara entre son usine de Porsgrunn (au sud-est de la Norvège) et le port de Brevik, distant de 11 km. Une trajectoire sans rupture (d’un point A à B) mais non sans obstacles (fjord étroit, des ponts, des courants et une fréquentation par d’autres navires marchands mais aussi de plaisance et de loisir). Il sera exploité depuis le centre de surveillance et d'exploitation de Maasterlys à Horten, entreprise commune entre Kongsberg et Wilhelmsen.

Yara sur l’ammoniac vert aussi

Parallèlement au Yara Birkeland, le producteur d'engrais scandinave mise sur l'hydrogène vert et l’ammoniac vert, fabriqué avec de l'hydrogène obtenu par électrolyse. C’est le sens du projet mené en partenariat avec le négociant en matières premières dévoilé le 7 juin.  

« Yara dépend de l'ammoniac pour sa fabrication. Dans le même temps, la production actuelle d'ammoniac représente 2 % de la consommation mondiale d'énergie fossile. Elle correspond à environ 1,2 % émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. En tant que premier producteur mondial d'ammoniac, Yara s’est engagé dans la voie d'un ammoniac propre », a justifié Magnus Krogh Ankarstrand, le PDG de Yara Clean Ammonia.  

La rédaction

 

 

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