« Le secteur du transport maritime a besoin d'une table ronde à la façon du roi Arthur, réunissant de nombreux organismes compétents pour représenter pleinement son point de vue au niveau international et lui rendre justice », a lancé de façon énigmatique Mark O'Neil, président d'InterManager, association des gestionnaires de navires et d'équipages (5 000 navires et plus de 250 000 marins).
Le dirigeant de Columbia Shipmanagement depuis 2017, manifestement nostalgique de l’ordre légendaire, s’exprimait à l’occasion de l’assemblée générale de l’organisation professionnelle alors que d’autres associations professionnels du transport maritime profitait de la COP26 pour poser les conditions d’une décarbonation. « Sur tous les événements internationaux, dont font partie les récentes discussions à la COP26, les gestionnaires de navires doivent être aux premières loges, être impliqués et contrôler le récit. InterManager est essentiel à cette voix », indique l’ancien avocat spécialisé dans le droit maritime, un peu moins d’un an après le début de son mandat dont il entendait se servir pour donner une plus grande caisse de résonnance à l’organisation.
« Les gestionnaires de navires et d'équipages tiers, qui emploient aujourd'hui 90 % des marins du monde, sont bien placés pour mener le débat. J'en ai assez que d'autres prennent les devants. Nous devons avoir des opinions sur les questions importantes. Nous devons prendre part au débat actuel sur les conditions de réalisation aux objectifs en matière de changement climatique car nous interagissons avec tous les aspects de l'industrie du transport maritime », a-t-il mobilisé.
Norme concurrentielle
Dans son discours Mark O'Neil, dont le mandat s'achèvera à l'automne 2022, estime que l’association a « fait le job » sur la vaccination des équipages et la fourniture d'oxygène médical à bord des navires et sur la reconnaissance des marins du monde entier en tant que travailleurs clés. Parmi les sujets qui animent actuellement les shipmanagers figure la nouvelle norme de gestion des navires, un label garantissant des critères de qualité dans la profession, dont une première mouture a été présentée lors de l’AG. Ils entendent en faire un atout concurrentiel. « Nous devons démontrer au monde que nos entreprises sont hautement professionnelles ».
Parmi les entreprises présentes, autre que Columbia Shipmanagement, figuraient notamment V.Ships, Fleet Management, BSM, Mastermind, SCF Management Services, ECSA…
Adeline Descamps